Sorti sur les écrans en 1974 et complètement oublié
depuis, Good to see you again n'était même pas réédité
en cassette vidéo. Déterré par la maison
Eagle Vision, ce film refait surface en 2006 et nous montre Alice
Cooper dans ses basses uvres, pour notre plus grand plaisir.
Le film fait penser à ces réalisations qui ont jalonné
les années 70 et où on voyait des groupes de rock
évoluer à la fois en concert et dans des petites
séquences de fiction, la plupart du temps assez peu convaincantes
: Born to boogie, avec T.Rex (1972), The song remains the same
avec Led Zeppelin (1976) ou Let there be rock avec AC/DC (1980).
En 1973, Alice Cooper sort Billion dollar babies,
son sixième album qui est aussi le dernier de la période
mythique, celle où Alice Cooper n'est pas seulement un
personnage mais un groupe uni, soudé autour d'une bande
de lascars déjantés : Alice Cooper, bien sûr
(alias Vincent Furnier) mais aussi Glen Buxton (guitare), Neal
Smith (batterie), Dennis Dunaway (basse) et Michael Bruce (guitare).
A l'occasion de la sortie de Billion dollar babies , le groupe
s'embarque dans une gigantesque tournée américaine
de trois mois au printemps 1973, ce qui va occasionner le tournage
de ce film complètement fou. Alternance de scènes
de fiction et d'extraits de concerts (ceux de Dallas et Houston
les 28 et 29 avril 1973), Good to see you again capture l'intensité
et la folie d'Alice Cooper sur scène, interprétant
des chansons qui ont fait date dans l'histoire du Rock et massivement
extraites de Billion dollar babies : Hello hooray, Billion dollar
babies, Elected, Raped and freezin', No more Mr. Nice Guy, Sick
thing, Unfinished sweet, I love the dead, auxquelles s'ajoutent
les classiques indéboulonnables School's out et Under my
wheels.
Le film de fiction est quant à lui une grosse farce délirante,
où un cinéaste aux allures d'Eric Von Stroheim surexcité
poursuit la bande d'Alice Cooper avant de finir chez le psychanalyste.
Le scénario a dû être écrit sous acide
et ce n'est pas cela que l'on retiendra en priorité. Heureusement,
le DVD permet aussi le visionnage de l'intégralité
du concert sans ces scènes de film de série B. On
trouve aussi en bonus quelques scènes coupées et
des affiches d'époque.
Le DVD nous permet de retrouver un Alice Cooper au sommet de
sa forme, sortant le grand jeu de l'effroi et du rock, au milieu
de sarcophages plastifiés et de mannequins décapités,
poursuivant des molaires géantes avec une gigantesque brosse
à dents ou se trémoussant avec son célèbre
boa sur la tête. Les images ont été restaurées
mais restent cependant datées. Elles constituent néanmoins
un témoignage saisissant de ce qu'était la folie
rock des années 70, où les groupes de hard-rock
comme celui d'Alice Cooper étaient descendus par la presse
mais adulés par le public. Tous ceux qui aiment Alice Cooper
et respectent sa longue carrière apprécieront ce
DVD riche en surprises et provocations en tous genres.
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plus sur Alice Cooper.
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