Un filet de voix espiègle qui gambade sur des mélodies
au piano, des textes souriants et une veine cabaret assumée,
voici Emily Loizeau, petit prodige féminin estampillé
nouvelle scène française.
Il faut absolument entendre ce brin de fille mener sa barque
enchanteresse au gré de chansons alternant légèreté
et tristesse, mais sachant rester justes
Emily maîtrise
tous les registres parce qu'elle possède le secret de leur
reliure : la corde sensible.
En anglais ou en français, son chant à fleur de
peau se pose plus délicatement qu'un papillon qui butine.
Aux salves de son piano dominateur s'ajoute ici l'épaisseur
d'un violon, plus loin celle d'une contrebasse ou d'une guitare
acoustique.
Vouée tout entière à l'organe d'Emily, l'orchestration
chiadée se pare soudain de subtiles voix masculines, parmi
lesquelles celle de Franck Monnet, parrain des plus légitimes
qui accompagne Emily sur le très beau Jasseron.
De textes ludiques en lettre coquine, de ballades mélancoliques
en confession bouleversante, Emily Loizeau plane sur son excellent
premier album, qui laisse augurer de grandes choses à cette
attachante apparition.
Treize titres qui portent bonheur, et une révélation
aux mille facettes, subtiles, qui devrait faire pâlir l'aura
de certaines chanteuses aux palettes monotones et registres sclérosés
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