Guitariste sur les tournées de Sergent Garcia et Bernard
Lavilliers, Balbino Medellin présente ici un projet solitaire
aux forts accents de Mano Solo.
Son timbre de voix rauque, son univers d'écrivain et une
certaine manière de chanter la rage les rassemblent. A
Barbès et ses toxicos qui peuplaient les songes de Mano
répondent ici Pigalle et ses putes dans un même cri
sans jugement. Pas d'apologie non plus, juste la nostalgie d'un
quartier qui vous habite plus encore que le contraire.
Gitan de Paname, c'est l'itinéraire d'un enfant pas gâté,
qui confie trois fois par chanson un peu de ses écorchures
et beaucoup de ses amours. La haine du père, l'affection
démesurée pour la mère et la mythologie d'un
lieu sans issue. Une sincérité si grande qu'elle
s'exprime dans un registre délibérément oral,
verlan et argot à la clé.
Hispanisant jusqu'aux bout des notes, Gitan de Paname égrène
des guitares virevoltantes et les quelques tubes en espagnol dans
le texte proposent une alternative vivifiante à ses titres
névrotiques. Un premier album plus que crédible,
qui convaincra par sa sincérité, en attendant que
Balbino s'affirme une identité musicale propre, moins tournée
vers ses pairs, et que son écriture ne souffre plus ou
presque de plaies non cicatrisées. La catharsis de cet
album pourrait lui apporter son lot de sérénité
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