A contre courant des sorties actuelles, les trois gars de Limousine
sortent un disque singulier qui envoie l'auditeur en balade dans
une drôle de fiction.
Entre une B.O. échappée d'un polar sombre dans
les faubourgs de New-York (Sukiyaki et Patinage pour Jason) et
un road movie du genre Trois enterrements (premier et excellent
film de Tommy Lee Jones), Limousine promet un beau voyage.
Passée la quiétude et le mystère de Autre
chose, c'est à la très post rock Lila de venir poser
une ambiance lourde, planante, qui réussirait à
faire s'envoler une colonie de moutons partie en transhumance.
On pense à Kaolin, aux Floyds et même au grand Morricone,
Valse nous faisant revenir à la somptueuse bande originale
de Il Etait Une Fois En Amérique.
Plus on avance dans le disque, dans ce monde bardé d'images
et de découvertes, plus on se rend compte que Limousine,
c'est avant tout un trio intelligent qui a su catalyser un lot
d'influences et de visions diverses. La jazzy Princesse Coquillage
laisse échapper les notes d'un saxophone fragile, romantique
tandis que Dors revoit se pointer des guitares tranchantes pour
un final apocalyptique.
L'auditeur a le choix des images, le choix du rêve et surtout
le choix du script car ne l'oublions pas, Limousine a écrit
la musique, reste à inventer tout le reste. A priori, il
ne devrait pas y avoir de problèmes, les treize morceaux
résidant sur ce disque poussent à l'inspiration,
à partir du moment où l'on a vu quelques pellicules
d'un Wim Wenders ou d'un Jim Jarmusch.
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