Il est loin le temps où Adam Green débarquait,
tel un chien fou travesti, avec son groupe, les Moldy Peaches.
Il est loin le temps où notre homme ne se préoccupait
pas de la production, bidouillait dans son coin et sortait des
uvres désopilantes qui disaient fuck aux conventions.
Nous sommes en 2006, après Adam le Déjanté
et Adam le Bidouilleur, voici Adam le Mûr, troisième
du nom. Le new-yorkais revient avec quinze nouveaux morceaux qui
ressemblent fort à ces pierres gemmes qu'il nous offrait
l'an passé ( Gemstones), soit des pop songs classieuses,
crooner attitude et toujours avec cette pointe d'humour qui traîne
ça et là dans ses textes.
Bien entendu, à aucun moment on ne peut parler de clones
même si, à l'évidence, ces deux disques se
ressemblent comme deux frères jumeaux, Jacket full of danger
reprend donc la recette familiale avec de nouveaux morceaux qui
nous font sourire (Novotel) et nous font revenir au début
des années 70 chez le Morrison de Waiting for the sun lorsqu'il
évoquait Nat King Cole.
On jure même entendre l'organe de Nick Cave qui rode sur
le sombre et ecclésiastique de C-birds qui après
deux minutes (moyenne de chaque morceau), laisse place à
un Adam Green pur tradition avec trois perles de songwriting comme
Animal dreams, Cast a shadow et Drugs qui n'auront aucun mal à
figurer parmi les cinq plus savoureuses du disque.
Alors qu'il se la joue bluesman sur un White women limite caricatural,
on s'imagine déjà l'année prochaine, son
nouvel album en main, en train de découvrir qu'il a embauché
l'orchestre symphonique de Londres et se prend pour Elvis
Ce serait Adam le King mais d'avance, on espère se tromper.
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plus sur Adam Green.
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