La dernière fois que l'on avait entendu parler de Calexico
sur disque, c'était il y a à peine six mois, Joey
Burns et ses complices contribuaient alors aux arrangements d'un
sept titres sur le projet bluesy folk de Sam Beam, Iron and Wine.
Intitulé In the reins, cet effort bien qu'intéressant
n'a eu qu'un effet, aiguiser notre appétit et préparer
nos oreilles à la prochaine livraison des arizoniens.
Garden ruin est l'un des albums attendu de ce début de
printemps et pour cause, il vient succéder à leur
excellent album précédent Feast of wire qui les
mettait, en compagnie de Grandaddy, sur l'estrade des indispensables
de la pop et du rock indé de ces dix dernières années.
Alliant la délicatesse et l'exotisme de leurs arrangements
avec une écriture pop soignée et inspirée,
Garden ruin s'ouvre d'emblée avec Cruel, une perle qui
rassemble tous les ingrédients de la chanson pop folk made
in Calexico, cuvée 2006 : voix en avant, arpèges
de guitare, steel guitar sinueuse et bien entendu, les trompettes,
toujours présentes mais plus discrètes qu'à
l'accoutumée.
Justement, l'accoutumée voyait un Calexico plongé
totalement dans une "americana" où de grosses
racines mexicaines venaient ça et là s'infiltrer
et nous entraîner dans la fiesta mariachi. Dorénavant,
Burns, Convertino et compagnie s'attellent à penser un
morceau dans un format plus classique où la chanson, qu'elle
soit folk, pop (façon
Stevie Wonder sur Lucky dime)
et même rock (le puissant Letter to bowie knife) prime sur
les explorations en terres mexicaines.
Bien-sûr, on retrouve toujours les charmes ethniques, les
traversées du désert en terres mexicaines ( Roka
) et même quelques escapades originales ( Nom de plume,
chantée en français), mais à l'avenir, il
faudra compter sur un Calexico plus pop mais toujours prêt
à plonger son âme dans un terrain étranger.
En savoir
plus sur Calexico.
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