Avant de clamer haut et fort un Oh, oui bien mérité
au nouvel opus de l'américain, il est bon de rappeler le
passé musical déjà bien touffu de ce musicien
au patronyme plutôt curieux. Membre actif et fondateur de
Giant Sand (projet formé au début des années
80 autour duquel ont gravité de nombreux artistes comme
Joey Burns ou John Convertino de Calexico), Howe Gelb ne développe
pas une musique ovni qui viendrait secouer les européens
que nous sommes.
Profondément ancrée dans la culture de l'homme,
on retrouve une americana classique qui sent bon le road trip.
Aucune extravagance, c'est l'Amérique la plus pure que
nous livre le cow-boy. Accompagné de la chorale canadienne
des Voices Of Praise, formidable sur le très bon Paradise
here abouts, et d'un certain Jeremy Gara, batteur de Arcade Fire,
qui apporte un appui rythmique discret et chaloupé, cet
apport est un petit miracle et se mêle parfaitement avec
les chansons de Gelb.
Lorgnant de temps en temps vers le Cohen live de 1994 avec les
excellents The farm et Nail in the sky où le gospel prend
toute sa dimension, on croit même au revival Soggy bottom
boys Feat. Tim Blake Nelson (le fameux I am a man of constant
sorrow du O brother des frères Coen) sur Robes of bible
black.
La country ayant passé le relais au blues quelque peu
déluré de Worried spirits, Howe Gelb se prend d'une
nostalgie Giant Sand en reprenant un Neon filler touchant avec
des choeurs gospel toujours sublimes. Chore of enchantment et
sa rythmique empruntée au pas d'un cheval qui vient poser
les dernières notes de ce Sno angel like you. Un très
bon disque. Oh oui !
En savoir
plus sur Howe Gelb.
|