Sur la scène rock indé francophone débarquent
aujourd'hui les rejetons illégitimes d'une partie fine
entre Interpol et Dominique A.
Un homme et une femme project, c'est un timbre, une écriture
et un chant clairement inspirés de l'inusable rennais,
énergisés par des instrumentations volontiers abrasives,
croisant guitares électriques monomaniaques et claviers
sombres.
Au final, c'est un peu à la renaissance de Diabologum
qu'on assiste en découvrant ce trio à l'univers
élitiste et déséquilibré, qui assène
piste après piste autant de coups de marteaux addictifs.
Si les tonalités sombres ne varient guère, c'est
une cohérence sans faille qui s'en dégage, plus
qu'un manque de variété.
Entre simple mélancolie et franc désespoir, Alamera
est un album abrupt, qui prend aux tripes et remue sans fausse
poésie hermétique les tranchées du rock français.
Hors format et fuyant toute concession, on ne devrait pas entendre
beaucoup parler d'eux, mais ce ne devrait être qu'en bien...
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