Encore un nouvel espoir dans une scène rock française
qui est en ce moment en état d'ébullition. Et qui
s'en plaindrait ?
De prime abord, avec une pochette au dessin tourmenté,
rouge, et son titre inquiétant, cet album de Triumviro,
groupe originaire de la région parisienne, semble être
assez cérébral. Et effectivement, c'est bien un
rock tendu, énervé et pensif très proche
de Noir Désir qui se dégage de la musique de Triumviro.
La musique de ce groupe est littéralement expulsée
du CD pour venir vous vriller la cervelle du premier coup.
La voix est claire et très en avant, ce qui est logique
dans la mesure où Triumviro veut faire passer des messages.
Amours perdus, obsessions, colères, tout ce qui navre et
désole est exprimé sur l'onde tendue d'une musique
mélancolique et orageuse. Pas contents, les types ; z'ont
pas encore gagné au Loto, ça se voit. Trêve
de plaisanteries, Triumviro, malgré son jeune âge,
s'est déjà fait remarquer en 2003 avec un premier
maxi et plusieurs distinctions (Prix du Jury et Prix du Public
au festival des rencontres spectaculaires, finaliste du forum
des musiques amplifiées à Vanves, et tout dernièrement
sélection Trace 2006).
Le groupe a tendance à rester un peu les pieds collés
dans les traces de Noir Désir et une petite plus-value,
une petite feuille personnelle ajoutée au dossier du rock
français aurait été bienvenue. On se rattrapera
quand même en profitant d'un disque bien exécuté,
sachant distiller les ambiances par le jeu des rythmes et loin
d'être stupide au niveau des paroles.
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