On ne connaît pas l'âge exact de Ronnie James Dio, alias Ronald Pavadona. Celui-ci joue sur les dates et est né tantôt en 1949, tantôt en 1942, cette dernière hypothèse étant la plus probable, quant on sait que l'individu est repéré dans un groupe pour la première fois en 1957...
Eh oui, près de 50 ans dans la musique dont 35 consacrés
au Hard Rock, voilà qui place Ronnie James Dio parmi les
grands sages du genre, aux côtés de Robert Plant,
Ozzy Osbourne ou Alice Cooper. Ce n'est pas vraiment avec son
premier groupe Elf (trois albums entre 1972 et 1975) que l'on
commence à parler de Ronnie James Dio dans le grand monde
mais surtout lorsqu'il rejoint Rainbow, le groupe nouvellement
formé en 1975 par Ritchie Blackmore, démissionnaire
de Deed Purple. La voix incomparable de Dio (une des plus belles
de la profession) enrichit ainsi les albums Ritchie Blackmore's
rainbow (1975), Rising (1976) ou Long live rock'n' roll (1978).
Puis c'est dans Black Sabbath que Dio officiera, moins en tant
qu'employé de luxe que sauveteur du géant anglais
du Metal, qui renaîtra ainsi grâce aux excellents
albums Heaven and hell (1980) et The mob rules (1981). N'oublions
pas non plus, à titre anecdotique, que c'est Dio qui chante
Love is all, célèbre chanson figurant sur un album
de 1974 de l'ex-Deep Purple Roger Glover.
A partir de 1983, Ronnie James assume seul sa carrière
et dirige son propre groupe, Dio, défenseur d'un Metal
épique et chevaleresque et auteur de quelques pépites
du genre : Holy Diver (1983), The last in line (1984), Sacred
heart (1985), Dream evil (1987), Lock up the wolves (1990), Angry
machines (1994), Magica (2000), entre autres. Si le heavy métal
de Dio a fait florès dans les années 80, la ligne
intangible du Maître dans un style Heroïc Fantasy -
Roi Arthur - lutins et trolls - petites sorcières, le tout
sur lit de guitares athlétiques et de rythmiques sorties
du chaudron, a fini par amoindrir la position que Dio occupait
parmi les grands. Depuis quelques temps, les albums ont en effet
tendance à se répéter et le dernier en date,
Master of the moon est quand même assez faible par rapport
aux albums de la grande époque.
C'est cependant sur scène que le vieux sorcier Dio garde ses épées les plus aiguisées et le nouveau DVD live simplement appelé Holy diver trouve le bon Ronnie et son équipe en grande forme. Filmé lors d'un concert à l'Astoria de Londres en octobre 2005, Holy diver retrace en près de deux heures et 17 morceaux la longue carrière de Ronnie James Dio au pays du Metal. Parmi les musiciens, on retrouve le fidèle batteur Simon Wright (ex-AC/DC, chez Dio depuis 1990), le claviériste Scott Warren (ex-Warrant, abonné à Dio depuis 1993), Doug Aldrich à la guitare (ex-Whitesnake, venu remplacer en 2003 Craig Goldy qui est finalement revenu chez Dio cette année) et Rudy Sarzo à la basse (ex-Quiet Riot, ex-Ozzy Osbourne, ex-Ingwie Malmsteen, un palmarès de légende).
Sur ce DVD, Dio propose à son public l'intégralité du premier album Holy diver (qui date quand même de 1983), ainsi que de vieilles chansons inaltérables de l'époque Rainbow (Tarot woman, Gates of Babylon, Man on the silver mountain, Long live rock'n'Roll) et Black Sabbath (Sign of the southern cross, Heaven and hell). Seules One night in the city et We rock (du deuxième album The last in line) figurent dans cette brochette de vieux titres évoquant le premier album du groupe, dont Dio est actuellement le seul membre fondateur. La prise de risque est donc minimale, Dio ressortant simplement son premier album classique pour satisfaire un public anglais qui restera relativement sage tout au long de ce concert. La manière de filmer reste néanmoins dynamique, le montage proposant des plans de toutes dimensions et assez courts, qui s'enchaînent selon un rythme soutenu. Les musiciens profiteront du jeu expert de Doug Aldrich et les fans de Dio ajouteront à leur collection une jolie prestation live qui leur permettra de patienter en attendant un prochain passage du maître près de chez nous.
Le DVD se contente d'un petit bonus, en l'occurrence les interviews
des musiciens pendant la tournée mondiale, entrecoupées
de scènes en concert, le tout sans sous-titres, idéal
pour réviser son anglais.
En savoir
plus sur Dio.
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