Quatre ans après un French Paradoxe de belle facture,
le dandy pop qui travaille dans l'ombre de Daho et Daniel Darc
depuis les années 80 revient avec ce Tant de temps, opus
sans âge, pas moderne mais encore moins daté.
Son timbre sensuel, assombri par un excès de Gauloises
Caporal assumé depuis toujours, fait merveille sur ses
ballades douces-amères (Tous ces mots-là, Tant de
temps) alors que les touches électro et l'esprit ludique
de Mars rendez-vous ou Le Sport se rapprochent plutôt du
pape français de l'easy-listening, Czerkinsky ou de Fred
Poulet.
Ecartelé entre ces deux identités, Jacno signe
un album qui perd alors en cohérence ce qu'il gagne en
spontanéité. T'es mon château est à
son image, cancre génial qui n'a pas besoin d'une écriture
chiadée pour envahir l'oreille de son charisme vocal. Mais
on attend encore de lui une livraison moins dilettante et plus
urgente, à la manière du Crève-cur
de Daniel Darc, qui le verrait recueillir sur le tard les fruits
d'un talent un peu trop confidentiel.
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sur Jacno.
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