La voix inimitable de Mamani Keita a besoin d'un écrin
original pour s'exprimer, un décor sonore qui la transcende
et lui permet tous les voyages imaginables. En 2002, pour l'album
Electro
Bamako qui allait la révéler à un large
public, elle avait fait appel à Marc Mineli qui lui avait
concocté des arrangements où se mêlaient électro
et ambiance jazzy. Pour Yelema, c'est Nicolas
Repac, poly-instrumentistes, compositeur et arrangeur qui
a été chargé de trouver l'alchimie sonore
qui conviendrait à cette voix si singulière.
L'ambiance y est plus intime et principalement acoustique, les
sons électro restent en retrait laissant s'exprimer toute
la sensibilité de Mamani Keita. Les arrangements sont discrets
et subtils, une écoute attentive permettra d'y trouver
une kyrielle de bonnes idées. Un album "plutôt
guitares", ce sont celles de Djeli Moussa Kouyaté
ou Nicolas Repac, qui continuent à explorer de nouveaux
domaines de la musique africaine sans pour autant ignorer la musique
malienne traditionnelle. On y trouve aussi différents instruments
africains, flûte, balafon, tama mais aussi les claviers
de Jean-Philippe Rykiel sur un titre. Les mélodies s'installent
sans crier garde sur Kassi Koun, Djama Nyemao ou Lado. Le bonheur
à portée d'oreilles, à mi-chemin entre Bamako
et Paris.
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