Fred : Ce n'est
pas carrément ça mais c'est un peu ça oui (rire)
!
Dans
les textes tu te livres plus qu'avant ?
Fred : Il y a beaucoup de moi. Des personnages qui ont constitués
le groupe aussi ! " Un homme bien " pourrait être
moi mais aussi d'anciens membres du groupe. J'avais la volonté
de m'épancher avec moins de pudeur. C'est vraiment venu tout
naturellement. Dix ans après tu racontes les choses différemment,
sans maquillage, beaucoup plus cash. Sur cet album il y a eu plus
de textes écrits avant d'entrer en studio que sur les précédents.
Manu : Parfois tu as un mot ou un début de texte en entrant
en studio sur lequel t'appuyer pour faire le titre complet.
Fred : Quand tu as " Un million de lézards " ou
" Regarde moi " tu dois avoir une exigence sur ton écriture
afin que ce que tu composes ensuite ne soit pas en dessous de cette
barre !
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A
partir du titre Champagne vous semblez devenir un autre groupe
?
Manu : Il y a des titres moins " singelisables "
dès " Croiser le Fer ". Les set-lists se
construisent de cette manière dorénavant.
Fred : Tu retrouves un coté Face A - Face B !
Cali
nous disait que Daniel Presley était vraiment gentil
mais qu'il mettait la barre très haute. Est-ce que
pour vous ce fut le même constat ?
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Fred : Bizarrement
pour un anglo-saxon il met beaucoup d'exigences au niveau des textes.
Il avait toujours la volonté de comprendre nos propos. Ce
n'est pas anodin cette demande. Il ne venait pas là que pour
s'occuper de la musique et point barre. Il a mis le doigt sur des
choses auxquelles tu ne penses pas. Le talent qu'il a c'est que
ce n'est pas l'album de Daniel Presley, tu ne retrouves pas sa griffe
indubitablement. Que ce soit pour nous ou Luke, Cali ou Dionysos,
ce sont les albums des artistes et pas ceux d'un producteur !
Manu : Daniel est hyper technique. Il a une exigence au niveau du
matériel, du son, de la voix
mais il te donne cette
chance qui est que tout ce que tu enregistres est exploitable. Quand
toi tu n'en peux plus, il va toujours te remettre dans de bonnes
conditions pour que tu puisses le rejouer différemment.
Si
on analyse l'ensemble du disque on se rend compte que vous proposez
aux auditeurs de se dévergonder et ainsi de se libérer
de tous les poids du monde ?
Manu : Exact ! Mais ça ne veut pas dire : " Soit un
branleur " ! Pour ce disque nous avons bossé comme des
chiens mais en s'amusant !
Fred : Il nous fallait pouvoir aborder certains sujets un peu graveleux
sans que ce soit plombant ou larmoyant. Il y a beaucoup de générosité,
c'est ce qu'on attend de la bande !
Qu'est-ce
qui a manqué à Strange pour être un album aussi
populaire que le live acoustique ?
Fred : Les radios n'en ont pas voulu !
N'est-ce
pas aussi la faute du live acoustique qui vous a fait connaître
du grand public mais qui aurait engendré une mauvaise compréhension
avec l'album suivant ?
Fred : C'est aussi la prise de risque d'être là où
on t'attend le moins. De ne pas être là pour réitérer
la recette qui a fait un petit succès. De plus, le live acoustique
ne s'est vendu qu'à quatre vingt mille exemplaires. On n'a
jamais dépassé la barre des cent milles. Là,
avec le dernier on doit être à vingt-cinq mille.
Votre
coup de gueule aux Victoires de la Musique vous a-t-il porté
préjudice ?
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