Brisa
Roché est une jeune femme qui a tout pour elle !
Intelligente, jolie, un univers peuplé de mille démons
passés et de séraphins angéliques penchés
sur son avenir. Un début de carrière en jazz cabaret
qui tourne avec son premier album à un moment festif pop-rock.
Un accent anglo-saxon charmant sur un français maîtrisé
de main de maîtresse femme. Et enfin des tubes à foisons
signés sur le label Blue Note qui permettront de chérir
à nouveau l'Amérique et les Américaines !
Nous
sommes tombés amoureux de votre disque The Chase à
la première écoute car il est totalement décalé
dans la production musicale actuelle. Croyez-vous que nous puissions
encore faire une interview déontologique ?
J'espère
que vous ne serez pas neutres et que vous êtes épris
de ma musique !
Peux-tu
nous dire qui était Brisa Roché avant The Chase
?
Je suis toujours la même personne ! Que ce soit avant
ou après le disque ! La chose qui a changée
en moi et qui est très personnelle c'est que j'ai toujours
vécu dans un univers underground, très hors-société
avec un passé d'aventurière qu'on pourrait qualifier
d'extrême. Alors que dorénavant j'ai réussi,
enfin j'espère, à devenir une jeune fille sage
avec une sécurité sur mon existence.
Avais-tu
le complexe de Janus ?
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Disons qu'avec
ce disque les deux parties de moi-même se réunissent
et ne sont plus en conflit. J'ai toujours été à
la fois cette fille sage et sérieuse et cette fille qui devait
constamment prouver sa force rock n' roll. The Chase "légitimise"
ce mélange en moi, et unifie les deux cotés.
Avant
de rentrer en studio, avais-tu déjà envie de donner
cette ambiance cinématographique qui parcoure ton album ?
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Encore
une fois il faut comprendre le double sens sur ce qualificatif.
D'un côté les BO des années 60 mais aussi
des sons et des textes très visuels, très imagés.
Je voulais monter dans une voiture des années 60 qui
roulait vite, cheveux au vent avec la mer sur le bord de la
route. Il fallait absolument fixer ce véhicule dans
un mouvement pour montrer qu'on était poursuivi par
quelqu'un ou quelque chose.
D'où
ces " Intermissions " ?
Ce sont des petits moments pour garder l'auditeur attentif
afin qu'il ne s'ennuie pas et reste accroché jusqu'à
l'arrivée. Je devais réussir à faire
rentrer la personne dans une salle de cinéma pour le
faire sortir sous le soleil.
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Après
écoute de ta maquette qu'en a pensé ta maison de disques
?
Mon contrat d'artiste avec Blue Note portait sur le fait que je
reprenais des standards de jazz, mais les dirigeants m'ont laissé
l'entière responsabilité sur ce que je voulais sortir.
J'étais tellement dans la survie avec le jazz que je ne connaissais
pas le luxe de la créativité. Quand ils m'ont demandé
ce que je voulais faire il fallait trouver aussitôt quelque
chose de brillant (rire). Je ne voulais pas arriver en déclarant
" je ne sais pas, je n'ai pas d'idées sur la question
". J'ai donc improvisé
Dans
Mystery Man on ressent toute l'influence du Velvet Underground ou
de Can ?
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