Faire
le tour de la question d'une carrière, quand il s'agit de
Cabrel, n'est pas évident. De ses débuts dans les
années 70 avec son premier album 'Ma Ville' country rock
français sorti en pleine mode disco jusqu'à ce 'Beaux
Dégats' de 2004 en pleine mode " soupe ", Cabrel
s'est toujours comporté loyalement avec sa musique. Loin
des aventures rocambolesques du star-système mais préoccupé
par les inégalités de toutes sortes que cet humaniste
chasse dans ses chansons, Francis laisse glisser son accent chantant
sur des mots brûlants. D'Astaffort (son village) à
Marseille en passant par Roubaix (pendant 3 soirs) partout un public
conquis vient le saluer et rendre hommage à sa probité
d'artiste.
Le
rythme quinquennal que tu emploies entre chaque nouvel album est
un rythme présidentiel ?
Finalement est-ce que je me comporte comme un président ?
(rire) Je ne sais pas mais je pense que je pourrais faire plus vite.
Je devrais faire plus vite même. Mais un peu par paresse je
me laisse vivre.
Cette
flemmardise est somme toute le bon côté de la vie d'artiste
?
La vie
de chanteur proprement dite n'est pas forcément ce
que j'aime le plus. C'est un peu tumultueux, encombré,
ce sont des journées à multiples rendez-vous.
Sans parler de la scène qui me fout pas mal le trac.
Une fois qu'il n'y a plus ça, je suis assez heureux.
Je suis content de le faire mais quand ça s'arrête
c'est bien aussi.
Sur
ton dernier opus on peut découvrir une ambiance plus
jazzy qu'à ton habitude, c'était pour couper
avec des habitudes qui pourraient devenir mauvaises ?
Dans cet album, le but c'était de finir de présenter
les choses qui me plaisent. J'aime bien le rhythm n'blues,
la chaleur jazzy des pupitres de cuivres. Mettre une écriture
douce et sensible et ces instruments en relation me procurait
du plaisir. Le problème c'est que je n'ai plus d'idées
après celle là. C'était ma dernière
!
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Par
contre, grâce à Dylan, en reprenant l'une de ses chansons,
tu dédies une sorte de sacrement à la Télécaster
?
C'était la guitare de tous les jeunes qui débutaient
à mon époque. C'était la guitare parfaite mais
inaccessible car trop chère. Une fois que tu l'avais dans
les mains tu devenais le roi du monde. Elle avait beaucoup de pouvoir.
Avec cette pêche d'envoyer du volume sans artifice.
Si
tu devais choisir entre une guitare sèche et une guitare
électrique ?
Sans hésiter une guitare sèche. En partie car le son
est plus doux mais surtout car je sais mieux l'utiliser.
On
parle beaucoup de ta passion pour tous ces guitar-héros qui
ont hantés ton adolescence, mais que penses-tu de la nouvelle
génération anglo-saxonne ?
Suite
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