Le festival de Dour 2000.
Jeudi 6 juillet :
Nous débarquons sur le site du Dour Festival pour une première
soirée
résolument électronique.
Ce sont les mexicains de Titan qui ouvrent la soirée avec
leur électro-funk
délirant mais parfois trop brouillon. Après la déception
Zend Avesta et le
set sympathique de Doctor Olive, c'est au tour de Plaid
d'enflammer le
chapiteau avec un live qui fera l'unanimité.
Pendant ce temps sous l'autre chapiteau, les mixes des DJs du
collectif
Metalheadz (EdRush, Optical, le maître Grooverider)
s'enchaînent pour une
rave Jungle parfois hardcore qui durera jusqu'au petit matin.
Vendredi 7 juillet :
C'est sous la pluie que débutera cette seconde journée.
Après la pop de
Hefner et Gorky's Zygotic Mynci, la bonne humeur
de Tryo parviendra
presque à nous faire oublier le mauvais temps.
Mention spéciale pour Das Pop, découverte
pop-rock de la journée dans la
lignée de Deus, avant le concert sans surprise de Day
One, un peu trop
proche de l'album (excellent au demeurant).
La révélation de la soirée viendra du set
funk-fusion de Fishbone, dont le
chanteur-leader-saxophoniste fera preuve d'une énergie
et d'un charisme
rarement atteints sur scène. Nous passerons sur le concert
de Motorhead,
dont les problèmes de son ont passablement énervé
Lemmy qui insultera
l'équipe technique.
Samedi 8 juillet :
Troisième jours, toujours sous la pluie et dans la boue.
Un changement de
programme ne nous permettra pas de voir Natacha Tertone...
Après le rock 'n'roll des Knoxville Girls et un
passage sur la scène reggae où
l'on déplorera l'absence d'un des trois chanteurs des excellents
Israel
Vibration, nous tomberons sous le charme de Bob Log III,
homme orchestre
en juste-au-corps turquoise, casque de moto vissé sur le
crâne, pour un set de
blues garage quelque part entre Hound Dog Taylor et Jon Spencer.
Les Anglais de Laika nous livreront leur electro pop envoûtante
dont ils ont
le secret, mais c'est Yo La Tengo qui fera vraiment décoller
le public avec
leur rock original et créatif et une fin de concert en
apothéose.
Mentions spéciales encore pour les allumés indus
de LT-NO et leur pied de
micro humain, et le concert de Toots and the Maytals qui
annoncera la fin
de la soirée...
Dimanche 9 juillet :
Les conditions climatiques ne s'arrangeant pas, nous reprendrons
la route
prématurément sans voir les concerts de la journée.
Après trois jours de
pluie non-stop, le site n'est vraiment plus praticable...
C'est donc trempés et couverts de boue que nous nous dirigeons
vers Paris.
Charlie (lecteur de longue date de Zicline).
2 eme reportage Dour Festival 2000.
Certes, l'affiche de ce Dour 2000 était bien
moins alléchante que celle de
l'année dernière, on était loin de retrouver
Spain, Les Pink Dots, Siouxsie et
Ben Harper...
Ouf, heureusement, il y avait des incontournables, Les Buzzcocks
notamment pour cloturer ce vendredi pluvieux et boueux.
Force est de constater que les vieux rivaux des Sex Pistols sont
toujours là,
le chapiteau est plein, les punks sont là. Le concert est
bien rodé, l'ambiance
monte rapidement, c'est clair, Howard Devoto connaît la
musique.
Le groupe alterne avec de larges extraits de "Spiral Scratch"
(réédités très
récemment, d'ailleurs il existe plein de compiles du groupe,
que l'on peut
trouver dans toutes les bonnes crémeries) , leur premier
album, toujours
aussi efficace et puis des titres plus récents, la sauce
prend rapidement,
quelques punks montent accompagner les membres du groupe, il y
a même un
punk qui déposera délicatement un bisou sur le front
d'Howard.
Excellent souvenir, donc.
MudFlow a pu profité d'une éclaircie sur
la Red Frenquency Stage. J'ai
découvert ce groupe par hasard, c'est un pur produit belge.
D'ailleurs, il
me semble que c'est à un tremplin Dours en 1997 que le
groupe fut découvert.
David Laurent, le chanteur, est charmant. Certains titres de leur
dernier
album comme "3" ou "Tiny Tale" sont déjà
incontournables chez nos voisins
francophones, encore un groupe belge à surveiller.
Et puis surtout, Mudflow est un groupe qui sait rester simple...séance
dédicace improvisée pour les heureux trainards (comme
moi :-) ), j'ai même
retrouvé David Laurent juste derrière moi au concert
de Cornu quelques
heures après.
Cornu, justement, n'était pas prévu pour
cette dernière édition, ce fut donc
une excellente surprise de les retrouver sous chapiteau pendant
une grosse
averse...certains reprocheront probablement ce petit côté
Louise Attaque, il
est vrai que le violon de Julie y est probablement pour quelque
chose.
Le concert est très orienté sur le dernier album,
mais le groupe nous offrira
quand même un énergique "J'ai besoin de tes
mains" sur la fin du set. Comme
Mudflow, le groupe est resté un bon moment pour discuter
avec les fans juste
avant le concert (fort moyen) de Tahiti 80.
Venus, le dimanche, encore un produit belge....non, encore
un bon produit
belge, ouf, à croire que nos voisins se sentent obligés
de s'excuser de nous
avoir envoyé Annie Cordy ! Il y a du monde sur The Last
Arena, mais il pleut
toujours...
Le set est bien rodé, deux reprises différentes
de "she's disco", le chanteur
est sympa...même si certains trouveront qu'il en fait un
peu trop et puis le "je
sais que c'est con de dire ça mais ici c'est vraiment génial",
hum, mouais,
c'est vrai, c'est un peu convenu mais bon, on n'est pas là
non plus pour voir
un sketch...Au final, le spectacle était plaisant (Au passage,
merci pour
Venus, j'avais gagné le single via zicline et c'est un peu grâce
à vous si je les
ai découverts, ça en valait la peine).
En revanche (ah quand même), pas de doute, avec Saez,
on a l'impression de
sortir en boume (et encore la mauvaise boume, celle où
on vomit sur son
pantalon) !
Ca part dans tous les sens, on a même eu le droit au massacre
de
"Teacher" et puis une reprise de "Titanic"
(dans un festival alternatif, ça
mérite une amende !!!), (je peux d'autant plus facilement
en parler que j'ai
acheté son disque).
Le public est essentiellement jeune et féminin, Saez quittera
la scéne sur un
dernier titre, brutalement, et ne reviendra pas...et ne se fera
même pas
rappeler, dur de se sentir indispensable quand on ne l'est pas
si rapidement!
Mouais encore un peu trop jeune pour prendre la grosse tête.
Et puis il y a eu Brassy aussi, sympathique. Un grain
de folie façon
Madness, un soupçon (juste un !!) de No Doubt, ça
se laisse regarder en
concert...faut voir sur disque.
Tryo aussi , gentil... mais bon, le discours libéralisateur
sur le cannabis
fait toujours recette, moi à la longue ça me lasse.
Merci aussi aux Violent Femmes d'avoir posé un
lapin sans explication, aux
flics qui ont fouillé une tente sur 30, on se serait cru
à une boume
surveillée par les parents. Merci aussi à la sécurité
d'interdire les boîtes
de conserve, bah oui, c'est coupant...En revanche, les piquets
de tente, les
bonbonnes de gaz , tout ça, c'est pas dangereux...ouf,
pour me venger j'ai
crever l'oeil de mon voisin de camping avec un piquet de tente
à défaut
d'avoir pu le décapiter avec le couvercle de ma boîte
de cassoulet...non
franchement, la sécurité, point trop n'en faut !
on est jeunes quoi !
Au final, festival moyen, pas d' bol, il a fait un temps de chien
et l'affiche
était bien moins alléchante que l'année dernière,
vivement l'an prochain.
Philippe (lecteur et grand joueur sur Zicline).
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