Quand
on rencontre Stephan Eicher dans un hôtel aussi sélect
que l'Hôtel Coste, il y a de quoi être impressionné.
Surtout qu'il remonte sur l'adret de la montagne rock après
avoir bordé les cimes obscures de l'Ubac. Ce retour de flamme
péchu concrétisé par un nouvel album puis concert
privé à la Boule Noire marque le début d'une
longue tournée. Mais il se fait fort de faire ce voyage dans
son superbe " Taxi Europa " qui voyage apparemment bien
si l'on en juge par les ventes.
Alors
Stephan, content de retrouver Paris pour un concert électrique
?
Je suis dans une phase où j'ai envie de choses très
directes. Je voulais écrire des chansons pour la scène
plus que pour un disque. En fait après que l'on se soit vu
pour la sortie d'Hotel S, mon best of, j'ai fait une tournée
en Allemagne dans des clubs et en cherchant les chansons possibles
à jouer à cette occasion, j'ai remarqué que
je suis déjà allé assez loin dans mon répertoire,
pour retranscrire des choses simples sur scène. Cela me manquait
! Voilà la naissance de Taxi Europa. Ces chansons "
directes " ne sont pas toutes sur le disque ! On commence même
à les mettre sur scène.
Quatre
ans entre tes deux albums studio c'est une longue période
?
Je ne me suis pas contenté de ne rien faire (rire)
J'ai produit d'autres types pendant mes " vacances de
moi-même " comme je les appelle. J'ai écrit
cette chanson pour Johnny, j'ai fait cette musique de film
qui est aussi un travail pour quelqu'un d'autre
et lorsque
je me suis assis pour travailler pour moi, je me suis dit
" puisqu'il y a plein de choses qui me font chier, puisque
j'ai encore des agressions positives contre certaines choses,
expulsons les !". C'est assez étrange pour un
mec de 43 ans ce raisonnement mais j'avais vraiment envie
de sortir ça du fond de moi.
Et
voilà Taxi Europa, un album résolument rock.
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Pas seulement
rock. Je dirais plutôt pop. Ce style de musique a vraiment
reçu un mauvais nom. Dès qu'on parle de pop music
on entend des sonorités un peu ringardes. Moi j'aime bien
cette pop. Des choses presque connes j'adore (rire) de temps en
temps je dis " ouais bien ! continue Stephan, tu es sur le
bon chemin".
Ce
qui donne aussi un album plus direct.
J'ai travaillé 6 mois sur la musique de Monsieur N où
j'avais toutes les libertés de mélodiste, d'harmonisation.
J'avais un orchestre de 50 personnes pendant 3 jours dans un studio
et ces envies je les ai vécues pleinement, seulement après
j'ai dis " Waou, c'est super tu as vécu un rêve,
mais il est fini, passons à autre chose ".
Après
cette expérience, au lieu de produire ton album, tu as laissé
les manettes de la production à d'autres personnes.
Toutes mes envies de sound design, de sculpture de sons, amener
mes chansons vers une direction je l'ai fait avec la BO, pour Taxi-Europa
je n'ai pas eu envie de prendre la responsabilité d'endosser
ce rôle. C'est pourquoi j'ai travaillé avec Jaconelli
et Biolay. Je voulais des mecs qui le fassent pour moi. J'ai accepté
de produire les autres car je devais me " détacher "
pour faire ce nouvel album. La musique de film je l'ai faite parce
que je savais que je pouvais faire des sculptures qui correspondaient
entièrement à ma personnalité. Pour Johnny
je me disais, super il y a quelqu'un qui fait le boulot vraiment
dur c'est à dire la promo et le concert (rire) et moi je
fais la chanson !
Est-il
un album charnière ?
Ha, ça on pourra le dire uniquement quand sortira le prochain.
J'ai deux grandes envies qui se formulent maintenant. Normalement
c'est la tournée qui va décider de la suite.
Es-tu
exaspéré quand on déclare que c'est le retour
de Stephan Eicher ?
Suite
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