Vous
tenez votre premier grand rôle dans le film 8 Mile, quelle
est la signification du titre ?
Et bien 8 Mile c'est un peu comme l'endroit où j'ai grandi,
aux abords de Détroit. C'est à la frontière.
Il y a presque une ligne de couleur qui sépare la ville
des banlieues, les blancs des noirs, et j'ai grandi sur cette
ligne, des deux côtés de la barrière, et c'est
principalement le sujet du film. C'est à propos d'un mec
qui est dans cette même lutte, dans cette même situation
fâcheuse. Il passe son temps à aller d'un côté
à l'autre, et il essaie juste d'y arriver, de passer outre
tout ça, tous ces trucs à propos des blancs et des
noirs, à propos des pauvres
Enfin, vous devez voir
le film. Il y a beaucoup de points communs entre moi et ce type.
Bon il a des embrouilles qui ne le sont pas tout à fait,
Marshall aurait peut-être géré la situation
un peu différemment, et dans certains cas Eminem aurait
fait ça.
Avez-vous
dû oublier vos instincts et devenir une nouvelle personne
afin de rentrer dans la peau de Jimmy Smith Jr, était-ce
difficile ?
Oui,
cela l'a été, parce que j'ai dû revenir
Ce que je veux dire c'est que j'ai dû mettre à
nu mon ego et ma personne, et revenir dans l'état d'esprit
que j'avais à l'époque. J'étais réservé
et j'avais une peur bleue de me montrer, j'avais toutes ces
choses en moi, mais je ne savais pas très bien comment
les extérioriser de façon, on va dire, positive.
J'avais vraiment une folle envie que les gens m'entendent,
et je voulais faire mes trucs, mais bon j'avais la frousse.
Vous savez, j'adore être sur scène. Une fois
que j'avais le micro, j'allais bien. Ça me poussait
à le faire et monter, de ne pas avoir peur de l'attraper
et d'y aller.
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C'est
Curtis Hanson, le réalisateur de L.A. Confidential qui
a réalisé 8 Mile, comment avez-vous travaillé
avec lui ?
Nous avons juste vécu le film. J'en suis arrivé
à un point où j'étais Jimmy Smith Jr, j'avais
l'impression d'être dans sa peau, même entre les prises.
Nous avons travaillé très dur, comme je n'ai jamais
travaillé ! Curtis était là avant moi, après
moi, et je travaillais déjà douze ou quatorze heures
par jour, douze au minimum et ça, six jours par semaine.
Alors je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir l'impression
d'être ce personnage. Mettre ses vêtements tous les
jours, prendre ses attitudes. C'est pourquoi je dis que la musique
que j'ai alors enregistrée pour la bande originale, nous
avions un studio mobile avec nous, est vraiment le reflet de ce
que je ressentais à ce moment-là. Pendant les temps
morts j'écrivais et j'enregistrais.
Grâce
aux échos positifs sur votre rôle, envisagez-vous
de poursuivre votre carrière dans le cinéma ?
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