Paris, le
25/09 à 18h30, Bruno Garcia m'accueille avec un grand sourire.
L'artiste a l'il pétillant et malin. On attaque d'emblée.
Ta musique
est un mélange de salsa, de reggae et autres bidouillages,
quelles sont tes principales influences ?
Mon père possédait quelques disques de reggae
et Bob Marley, Jimmy Cliff furent mes premières influences
; je devais avoir dix ou douze ans. Ensuite il y a eu le rock
et les Clash notamment. Il y avait déjà tout dans
ce groupe, le rock, le reggae. Dans l'album Sandinista !, le dub
et le funk. Par la suite, il y a eu aussi l'influence du hip hop
avec Big Audio Dynamite. J'écoute aussi beaucoup d'artistes
latinos. En fait, l'important pour moi est que ce soit des musiques
qui viennent de la rue. Mais si mes influences sont si diverses,
c'est que j'ai été élevé dans un milieu
très métissé, j'étais entouré
d'Espagnols, d'Africains
et toutes ses rencontres m'ont forcément
influencé.
Ta musique
possède toujours un petit côté artisan et
en même temps elle se veut très ouverte sur le monde.
Oui on peut dire comme un artisan, mais je veux aussi que ma musique
soit un voyage, une ouverture sur le monde. Et si je m'inspire
de la culture latino, je ne fais pas la musique de Compay Secundo,
je ne suis pas Cubain, je n'ai pas le même âge, je
mets dans ma musique ma propre culture, mes propres expériences.
Même si j'ai appris à chanter grâce à
ces artistes, je m'entraînais à poser ma voix sur
leurs disques, c'est comme cela que j'ai appris.
Tu
joues toujours avec les mêmes musiciens ?
Oui depuis trois ou quatre ans, je joue avec le groupe Los
Locos del Barrio, nous sommes une quinzaine de musiciens
sur scène.
Ta
musique a évolué et ta voix est plus présente,
quel est ton secret ?
|
 |
(Silence et
sourire) Le travail ! Tu sais je viens du rock ( Bruno Garcia
a été le guitariste chanteur des Ludwig Von 88,
groupe rock de la scène alternative à la fin des
années 80) et j'ai du travailler pour faire évoluer
ma musique. Prenons un enfant, au début il est pataud,
ses mouvements ne sont pas sûrs et puis il grandit, il évolue
et ses mouvements s'affinent. Quant à ma voix, tu sais
quand tu fais jusqu'à vingt ou vingt-cinq concerts par
mois, il faut la travailler pour qu'elle tienne le coup. J'ai
appris à la ménager pour qu'elle ne se casse pas,
surtout que je m'en sers de plus en plus.
Une évolution
dûe à l'âge peut-être aussi ?
Suite.
|