Oui cela m'arrive,
je vais même vous faire une confidence, j'adore écouter
La folie ordinaire, j'ai un faible pour cette chanson. J'aime beaucoup
la mélodie et c'est bizarre parce que lorsque je l'ai reçue,
j'étais moins emballée que par d'autres. Finalement
sur la longueur c'est celle que j'aime le plus. J'adore vraiment
ce que fait Thomas à la guitare électrique. Vraiment.
Il a amené la magie par un solo de guitare. Il a fait exactement
ce qu'il fallait pour exploiter mon chant.
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Comment
faites vous le lien entre tant de producteurs différents
?
Vous savez , bien souvent les gens qui vous amènent
des chansons vous donnent des maquettes qui sont quasiment
abouties. Par exemple Perry Blake m'avait donné deux
titres et excepté les cordes il n'y avait plus rien
à faire. Pour Tant de belles choses, j'en reviens toujours
à elle, je voulais une réalisation différente
avec une vision proche de Jean-Jacques Goldmann pour qui j'ai
beaucoup de respect globalement, car il écrit toujours
des chansons efficaces et aérées. Avec Alain
Lubrano j'ai un problème car je trouve ses titres trop
chargés, un peu lourds. Je pense que lorsque l'on fait
des disques on se met au service d'une chanson.
Pas
de concept d'album alors ?
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Il ne faut pas
soumettre un titre à un style général comme
ont pu le faire les réalisateurs de Jane Birkin où
ils ont saboté certaines chansons dont celle que je chante
avec elle qui s'appelle Surannée. Ils l'ont soumise au style
qu'ils avaient décidé pour l'album. Quand je regarde
la mélodie et le texte, je vois que certaines fois, ces titres
ne méritent pas les mauvais arrangements. On ne peut pas
traiter Tant de belles choses comme Grand hôtel. Pour cette
dernière je souhaitais un style années 30, ambiance
piano-bar.
Avez-vous
besoin d'avoir des personnes qui vous aiment autour de vous quand
vous enregistrez un album ?
C'est secondaire, ce qui est primordial c'est qu'ils soient investis
à 100% par les chansons. Je crois que ces personnes aiment
les chansons ça c'est certain mais de là à
aimer la personne qui chante, c'est beaucoup dire. A partir du moment
où je travaille avec Thomas c'est certain qu'il y a de l'amour
entre nous.
Alain
Lubrano était incontournable pour ce nouvel album ?
Avec Alain Lubrano nous construisons depuis longtemps une vraie
amitié mais en même temps nous avons des goûts
totalement différents l'un de l'autre. Notre travail est
souvent conflictuel. D'ailleurs là on s'est fâché
sur cet album
mais nous nous en sommes remis depuis.
Cet
album a un air introspectif, presque de bilan ?
Si on prend une chanson comme Sur quel volcan ou Tard dans la nuit,
ce n'est pas le cas. Le monde actuel semble plus inquiétant
par rapport à ces quarante dernières années.
Par contre Côté jardin, côté cour, on
peut voir ça comme un bilan. En même temps quand je
dis " Et moi qui court après vous " cela n'est
pas vrai. Parfois pour les besoins de la découpe rythmique
vous êtes obligés de dire des choses qui ne sont plus
tellement d'actualité. Globalement mes albums sont autobiographiques
mais il y a toujours des choses relevant plus du fantasme que du
vécu, ou bien plus du passé que du présent.
Faut-il
avoir souffert émotionnellement ou amoureusement pour avoir
une bonne chanson ?
Alors là oui ! (rire) il faut passer par des choses chargées
d'émotion pour pouvoir écrire.
Vous
conviez sur votre album le peu connu Ben Christopher ?
Suite
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