John Lennon aurait fêté ses 60
ans.
11 décembre 1970, depuis quelques mois les
Beatles sont séparés, Paul Mc Cartney a sorti son
1er album solo qui, bien que bricolé sur son 4 pistes,
est bien accueilli par la critique. Nous passerons sur le four
que commit à cette époque Ringo Starr : Sentimental
journey, qui ne restera pas (à juste titre) gravé
dans les mémoires.
Ce 11 décembre paraît le premier
album officiel de John et de Yoko (car tous les deux sortent
avec la même pochette) la différence étant
au verso où figurait leur photo enfant (plus d'un
a dû se faire avoir lorsqu'il s'est rendu compte qu'il
avait l'acquisition d'une uvre de l'inénarable
Yoko).
Tout de suite, on se rend compte que l'atmosphère
n'est pas sereine : Ringo Starr à la batterie, Klaus
Woorman à la basse, John aux claviers ou à
la guitare et Phil Spector aux manettes. Elle prend tout
de suite aux tripes lorsque que résonne le glas de
Mother qui ouvre l'album. Tout est dépouillé
et John nous parle avec ses tripes.
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Il faut dire que depuis quelques temps il suit
une thérapie avec Yoko dite " du cri primal "
qui délivre des tourments qui hantent John (la mort de
sa mère, le départ de son père) et tout au
long de l'album il l'applique sur tous les morceaux électriques.
De plus une conscience prolétarienne/révolutionnaire
s'est révélée et il écrit ce joyau
Working class heroe. Ses désillusions, son recul l'ont
forcé à revoir son échelle de valeur et God
est la quintessence de sa réflexion.
Deux bonus figurent sur cet album entièrement
remastérisé Do the OZ (fanzine un peu anarchiste
poursuivi, persécuté, par la justice) et le fameux
Power to the people, hymne anarcho/marxiste d'une génération.
Plus jamais, il ne révèlera cette facette de son
talent. Prenant et indispensable.
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Novembre 1980, après plus de 5 années
de repli consacrées à élever son fils
Sean qu'il a eu tant de mal à avoir et les remords
qui doivent le ronger de ne pas s'être occupé
de Julian, il revient dans le show-business avec cet album
qui en fait devait être un dialogue entre John et
Yoko.
Il est plus serein que jamais (il ne se
doute pas que ce sera le dernier album publié de
son vivant) et Startin' over sonne l'heure de ce nouveau
départ. Nous passerons sur les compositions de Yoko
(qui ne méritent pas tout le mal qu'on en a dit à
l'époque). Celles de John, même si elles tournent
toutes autour d'un même sujet, l'amour, sont de grande
qualité : de Woman à Watchin' the wheels,
il n'y a rien à jeter.
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Le choix des musiciens (toute le fine fleur des
requins de studio US), celui du producteur Jack Douglas font de
Double fantasy un album indispensable. Ajoutez à cela deux
titres inédits, un court dialogue, une remasterisation
et vous comprendrez aisément que les fans vont se précipiter
dessus, ce qui n'est que justice.
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