
En son estuaire
de la Loire, la cité de Nantes accueillit-elle un jour des
marins qui prirent le chemin du large pour la route des Indes ?
Une chose est sûre, la ville bretonne recèle, en ses
murs, des musiciens qui ont accompli ce voyage afin de confronter
leur musique à celles des musiciens indiens, pour nous en
rapporter des senteurs épicées et des perles aux nuances
nacrées. Mukta, qui signifie en effet "perle" en
langage sanscrit, sort son quatrième album, il était
temps de faire le point avec Simon Mary, contrebassiste et leader
du groupe, sur ses dernières aventures.
A
quand remonte la naissance de Mukta ?
Le groupe s'est formé en 1996 et le premier album est sorti
en 1999.
Comment
vous est venue l'idée de mélanger jazz et musique
indienne ?
A la base, j'ai une formation de musique classique et de jazz. Par
la suite je me suis intéressé à la musique
indienne et j'ai eu envie de mettre dans le groupe, toutes ces influences.
Au départ, la première mouture de Mukta était
avec Geoffrey Tamisier, à la trompette, Jean Chevalier à
la batterie et un joueur de tabla. Les deux premiers font toujours
parti du groupe actuel. Après, j'ai rencontré une
joueuse de sitar, Brigitte Menon, qui nous a rejoint en donnant
un côté plus indien à notre musique.
Quelles
sont vos références concernant la fusion entre
le jazz et la musique indienne ?
J'ai beaucoup écouté Orégon, Codona,
Shakti
Orégon et Codona étaient tous
les deux avec un sitariste qui s'appelait Collin Walcott.
Le nom Codona provenait des initiales des trois prénoms
des musiciens du groupe, Collin Walcott, Don Cherry à
la trompette et Nana Vasconcelos aux percussions. Ils ont
sorti trois ou quatre albums sur le label ECM.
Un
de vos albums, Dancing on one's hands !, flirte avec la musique
électronique.
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En fait, le
premier album avait été autoproduit, lorsqu'il a été
réédité chez Warner, des DJ's ont fait des
remix. J'ai eu envie de prolonger l'expérience sur des titres
créés à partir de l'électronique. C'est
vrai que c'était une aventure pour nous. Mais, on a eu un
peu de mal sur scène pour poursuivre cette idée car
il y a beaucoup d'improvisation dans notre musique et les machines
ne s'y prêtent pas. C'est un peu figé, c'est pour cela
qu'on a abandonné l'expérience pour le moment.
Votre
dernier CD se nomme Haveli, il est entièrement acoustique
?
Oui, entièrement acoustique.
Vous
l'avez enregistré en Inde ? Cela a-t-il été
un élément décisif ?
Oui, ça a été très important. On a passé
un mois et demi sur place, on a rencontré des musiciens indiens
et on a travaillé avec eux. On était dans un contexte
idéal. On a enregistré le disque au milieu du séjour
avant de faire des concerts. Cet enregistrement a un côté
plus indien que jazz par rapport aux enregistrements précédents.
On était baigné dans une certaine atmosphère
Il
y a une courte vidéo sur le CD où l'on voit le groupe
répéter dans une cour
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