Titi
Robin mériterait de voler de cordes en cordes, de pays en
pays, de cerveaux en cerveaux car cet artiste (accompagné
de ses amis musiciens) transporte toute la brillance d'une mélodie
par delà les frontières. Voir Titi Robin sur scène
ou l'écouter sur disque, équivaut à prendre
une bonne claque de chaleur populaire en gardant continuellement
une exigence musicale. Ce grand monsieur cultive son petit jardin
de liberté.
Comment
s'appelle le pays d'où vient la musique de Titi Robin
?
Ha
Je ne sais pas comment répondre
je viens
de l'ouest de la France, d'un petit village, d'un milieu très
modeste, ce sont mes racines.
D'où
vous est venue cette passion des musiques d'ailleurs ?
On ne peut pas appeler ça une " passion "
des musiques d'ailleurs. Quand j'étais gamin puis adolescent
au moment d'arriver à l'école, il y avait des
gens qui venaient de petits villages comme moi, d'autres qui
venaient du Maghreb et enfin certains étaient des gitans,
des voyageurs. La vie communautaire de ces différentes
cultures m'a profondément marqué. Je pense que
ce mélange m'a imprégné. Je n'ai pas
appris la musique dans un conservatoire, j'ai été
initié par des amis. Ma musique s'est créée
autour de ce que j'entendais.
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Très
naturellement ce que j'ai produit était un mariage entre
la musique gitane et arabe. Cet assortiment de cultures me convient.
Je pioche ce qui me plait aussi bien dans l'instinct, que dans la
musique qui passe à la radio, sans ambition d'aller ailleurs.
Je voulais montrer ce que j'étais moi-même et chercher
ma musique personnelle.
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Vous
êtes reconnu comme un excellent guitariste, vous maniez
aussi bien la guitare espagnole que l'oud arabe, quel rapport
entretenez-vous avec ces instruments ?
Je n'ai pas un rapport particulier avec l'objet en lui-même.
Ma guitare m'accompagne depuis 25 ans, elle a fini par m'être
très importante mais pas comme chose mais plutôt
comme un moyen de faire entendre ce que transmet le bonhomme
qui est sur scène. Que ce soit l'oud, la guitare ou un
autre instrument je le conçois comme une compagne. |
Pourquoi
avez-vous décomposé votre album en deux parties, la
beauté flamboyante du jour et sur le second CD l'ivresse
de la nuit ?
J'ai toujours eu deux tendances dans ma musique. D'un côté
la timidité du solitaire et de l'autre la musique festive
avec plein de monde. Dans tous mes disques j'alterne le dansant
et l'intimiste. Je travaille beaucoup pour que le passage d'un côté
à l'autre soit fluide. Cette fois, c'était l'occasion
de creuser un même sillon sur toute une face. Faire éclairer
différemment mes morceaux.
Pourquoi
avoir cherché à remixer certains titres ?
Sur certains morceaux il y avait comme une petite faiblesse. On
a voulu rajouter quelque chose parfois par souci technique au moment
de la prise ou pour mettre un chur afin de rendre le titre
plus beau.
Vous
n'hésitez pas, notamment sur Bichu Rap, à étonner
l'auditeur avec des rythmes electros totalement incroyables ?
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