Avril
2002.
Plus
belle que jamais, Sheryl Crow redore le blason du rock' n' roll
américain avec un album dans l'esprit de tous les grands
groupes qui ont marqué la musique depuis plus de 30 ans
: Fleetwood Mac, Eagles, Lynyrd Skynyrd, Steve Miller Band...
Elle profite d'ailleurs de l'occasion pour inviter Don Henley,
Stevie Nicks, Emmylou Harris, Lenny Kravitz et Doyle Bramhall
à se joindre à elle.
Rencontre avec une artiste qui ne manque pas de talent, ceci depuis
1994, date de son premier album : Tuesday Night Music Club.
Es-tu
d'accord pour dire que dans l'ensemble C'mon, C'mon est un album
plus entraînant que le précédent ?
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Je
ne souhaite à personne de vivre un enregistrement comme
moi, je passe par plein de stades mais en général
je finis par boucler la boucle. Souvent au départ j'ai
une idée assez précise de ce que je veux faire,
puis je finis par faire complètement l'inverse. Mais
à la fin, quand je passe en revue l'ensemble du projet,
il correspond généralement à ce que je
souhaitais au début. Dans la dernière phase
de l'enregistrement de cet album j'ai craqué, mais
c'est cette expérience qui m'a en fait redonnée
la pêche. |
Pourquoi
as-tu craqué ?
J'ai
eu quelques moments de déprimes qui n'étaient en
fait que la conséquence d'un certain surmenage accumulé
tout au long de ces dernières années. J'avais laissé
la musique s'emparer de mon existence, au lieu de faire de la
musique d'un côté et mener ma vie de l'autre.
Un jour Chrissie Hynde est passée me voir au studio et
nous étions toutes les deux d'accord pour dire que ce métier
est dur et que ce n'est vraiment pas facile pour une femme. Je
lui ai confié que parfois j'avais envie tout arrêter,
que je ne savais plus vraiment ce que je voulais écrire,
que je n'arrivais pas à finir quoi que ce soit et qu'il
me fallait plus de temps pour réaliser un disque.
Elle m'a dit qu'il fallait que je réalise que la musique
n'était pas toute ma vie. J'ai alors compris que si je
ne faisais plus ce métier, je m'en sortirais, la vie aurait
quand même un sens pour moi. Le fait de savoir cela m'a
libéré, le disque a pris forme et, aussi étrange
que cela puisse paraître, cela m'a donné un bon coup
de pied.
Chrissie
Hynde n'a pas participé à cet album, contrairement
à beaucoup de tes amis, puisque cet album réunit
une myriade de stars, notamment Don Henley, Emmylou Harris, Dixie
Chick, Natalie Maines, Liz Phair, Lenny Kravitz et Doyle Bramhall,
comment gères-tu cela ?
C'est
un peu bizarre, parce qu'en fait je ne me suis rendue compte
qu'à la fin qu'il y avait autant d'invités et
cela m'a gênée. Je me demandais comment ils allaient
tous être perçus et je craignais que l'on ne
pense que j'ai cherché à profiter d'eux. Mais
j'ai aussi compris que j'avais vraiment eu besoin d'être
épaulée sur ce disque. C'est pourquoi j'ai fait
appel à des amis, des gens qui m'ont en quelque sorte
accompagnée et aidée. C'était pour moi
naturel de m'entourer d'eux. |
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Comment
as-tu fait la connaissance de Liz Phair (qui fait une apparition
dans "Soak Up The Sun") ?
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