Pour ceux
qui ne connaissent pas Zenzile, pouvez vous nous présenter
le groupe, les antécédents de chacun des membres
et la rencontre ?
Zenzile,
c'est 5 musiciens, potes, d'Angers, qui forment un groupe instrumental.
En 2001, c'est : Werner : batterie, Raggy : sax, flûte,
percus, Scott : guitare, Vince : claviers, melodica, Matthieu
: basse. On y ajoute Yann et Tanguy : les ingénieurs du
son. Chaque membre du groupe a déjà évolué
dans une autre formation avant Zenzile : Werner et Matthieu dans
un groupe punk-rock-noise, Vince dans un groupe hip-hop instrumental,
Raggy dans la fusion et Scott dans la guitare (cf. Casbah Club,
Soul Choc, Outburst of Cosmic Sound).
Le groupe a débuté en trio basse batterie guitare
avec Jaja, le premier guitariste et ingénieur du son. Vince
et Raggy sont arrivés en 96, Scott en 99, après
Jaja.
Quelles
sont les influences et références musicales
du groupe (nationale et internationale) ?
Les influences musicales du groupe sont multiples : punk-rock
(Clash, Pistols, Ruts...), soul, funk, reggae, dub, jazz...
bref, beaucoup de musique "black" avec des grooves
imparables. Et aussi du hip-hop, du hardcore, du métal,
de l'afro-beat (Fela, Slayer, AC/DC, Cure, King Tubby, Prince
Far I...), et à présent pas mal d'électro,
de musiques de machines (la scène allemande, autrichienne,
avec Rythm & Sound, Tikiman, Sofa Surfers).
Vous
sentez vous proches, personnellement et musicalement, de
toute la scène dub francophone en pleine effervescence
depuis quelques années ?
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Nous
nous sentons proches de High Tone, Lab, Improvisators Dub pour
leur parti-pris instrumental et organique live. Cependant, chacun
a ses influences, son propre feeling et son énergie. La
liberté du dub permet à chacun de s'exprimer selon
ses humeurs, ses propres codes musicaux.
On
a observé qu'en général tous ces groupes
avaient déjà une expérience musicale antérieure
qui influait en bien sur la personnalité de la musique.
Après, qu'on appelle "dub" tout et n'importe
quoi, ça n'est plus notre problème. Le dub, c'est
la liberté d'associer ses influences dans un cadre musical
relativement codifié où l'énergie, la tension,
la vibration, et ... le son se retrouvent étroitement mêlés
pour donner un hybride musical original. Que les musiciens jouent
d'abord ce qu'ils sont : telle doit sonner la musique !
Comment
sest faite la rencontre avec Jamika, déjà
présente sur le 6 titres 5 + 1, qui participe
à plusieurs titres du nouvel album ? Que vous a-t-elle
apporté ?
Zenzile a rencontré Jamika à Brixton (Londres) au
Fridge, de manière inopinée. Elle a posé
ses textes sur nos morceaux, en direct en improvisation totale.
Le résultat étant plus que séduisant, on
a gardé le contact et on l'a fait venir pour enregistrer
le maxi "5 + 1" et participer à quelques concerts.
Tout se passe au feeling pour le meilleur et pour le pire. Jamika
nous a apporté sa voix, son message, sa sensibilité
de noire américaine qui vit à Londres et qui fait
de la poésie.
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On
a pu voir Jamika sur scène avec vous à La Boule
Noire, fera-t-elle dautres dates avec vous ? Dautres
participations scéniques (comme celle des maliens précédemment)
sont-elles envisagées ?
L'aventure musicale et humaine qui lie Zenzile et Jamika
avance tranquillement mais sûrement. Elle jouera avec
nous pour les concerts à Angers et sans doute d'autres
à venir; nous la convierons à participer aux
prochains disques si elle le désire. |
Vu
le large succès destime (voir plus
) que vous
avez acquis à léchelle nationale, allez-vous
vous exporter (scène et disque) ailleurs ?
Exporter notre musique est évidemment notre préoccupation,
d'autant plus que le dub et toutes les musiques instrumentales
sont à priori "internationales" et exemptes de
barrières linguistiques.
On a pu
voir Raggy avec Sweetback récemment ? Est-ce que les autres
membres ont des projets personnels ? Sont-ils nécessaires
à louverture desprit musicale et au bon fonctionnement
du groupe ?
Il est difficile
de mener plusieurs projets musicaux en parallèle. Raggy
y parvient avec Sweetback parce qu'il ne joue que dans les trous
laissés dans le planning de Zenzile. C'est une très
bonne chose quant à l'ouverture d'esprit de tout le monde.
Le bon fonctionnement du groupe ne doit pas obligatoirement passer
par là, la seule obligation est de bien s'entendre humainement
et musicalement en laissant une liberté nécessaire
à l'épanouissement de chacun, l'idéal étant
que chacun apporte sa contribution à l'oeuvre commune.
Vous
avez participé au projet Tibet Libre récemment.
Le dub étant un musique engagée,
pouvez vous nous parler des luttes que vous défendez
?
Le dub n'est pas une musique engagée en soi. Ce
sont ceux qui le jouent qui en font quelque chose de vivant
ou pas. Il est clair que tous les membres du groupe se retrouvent
derrière des valeurs importantes comme la tolérance,
le droit à l'altérité, une tendance à
la "non violence", mais bon, faut pas pousser non
plus !
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On n'est pas
du genre à tendre l'autre joue ! On est pour une société
plus juste, plus équitable, pluri-culturelle, pluri-ethnique
et surtout moins conne (et moins fliquée) !
La
morale de l'histoire : si les humains sont des moutons, eh bien
ils créveront tous de la fièvre aphteuse... affreux,
affreux.
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