Calexico, 04/04/2006, la Maroquinerie.
Le jour même où sort son nouvel album,
Calexico est de passage à Paris, à la Maroquinerie,
où une belle armada de fans (la salle est archie comble)
attend impatiemment le retour de ses gringos.
Attendus, oui, car depuis 1995 (année de
la création du groupe), Calexico a réussi à
imposer un style, créer une passerelle entre deux pays
voisins que tout semble opposer : les Etats-Unis et le Mexique.
Plus qu'un lien, Joey Burns et ses cinq compères
de Tucson ont décidé de nous convier à un
mariage où l'on prend plaisir à voir se mêler
folk, americana, country et cette saveur bien connue qui porte
le nom de mariachi. Par moments, on ferme les yeux, on ose croire
l'impossible, on voit un Bob Dylan sortant de son folk traditionnel,
flirtant avec une bande de mexicains armée de cuivres.
Puis on rouvre les yeux et l'on voit Burns prit dans un solo frénétique,
déstructuré, à la limite d'un post rock bringuebalant.
Alors que tout s'emballe progressivement, sous
un déluge de trompettes, la salle se transforme, on se
retrouve avec un sombrero imaginaire sur la tête, prêts
à remuer des hanches sur un zocalo (nom donné à
la place principale de chaque ville mexicaine), lui aussi imaginaire
Après ce moment d'euphorie, c'est sous
l'impulsion de son leader que Calexico entame une improvisation
sous couvert d'un blues qui amuse la foule et Burns, qui prend
un malin plaisir à faire durer cette petite pièce,
anecdotique, mais qui montre un groupe parfaitement à l'aise,
prêt à défendre les nouvelles chansons de
Garden Ruin, son nouvel album.
Bien insérées avec les plus anciennes,
on se rend compte que la folie exploratrice des arizoniens est
moins présente mais le plus réjouissant dans l'histoire,
c'est le songwriting. Très inspiré, délicat,
on ose même la comparaison avec Love et lorsqu'ils nous
gratifient de la reprise de Alone Again Or, on exulte.
Cerise sur le gâteau, ils reprennent ensuite
le Guns Of Brixton des Clash avec la complicité d'un public
conquis prêt à crier à qui veut l'entendre
: Que Viva Calexico !
Nicolas.
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