The Doors of the 21st Century, 08/12/2003, la
Scène (Paris).
Ce 8 décembre est le jour où Jim
Morrison aurait fêté ses 60 ans, c'est le jour qu'ont
choisi Ray Manzarek et Robbie Krieger, les 2 ex-Doors encore en
activité, pour venir se recueillir sur la tombe parisienne
de leur ancien leader puis donner un concert surprise avec leur
nouvelle formation (The Doors of the 21st Century) dans une petite
salle parisienne avant le grand rendez-vous le jour suivant au
Zénith de Paris devant 6 000 spectateurs.
Pas facile d'obtenir le précieux billet
qui ouvre les portes de la salle et les fans sont venus en masse,
mais à force de patience tout arrive, même de se
retrouver devant la scène, juste devant les nombreuses
caméras des télévisions venues immortaliser
cet événement. La salle est bondée d'un public
assez jeune, cosmopolite dont des anglais et des américains
que le voyage commémoratif n'a pas rebuté, mais
étrangement il y a très peu de personnes qui auraient
pu voir les Doors à leur grande époque.
Après 2 heures d'attente où tout
le monde, y compris les techniciens, se demandent si le groupe
est bien là, Ray (le mieux conservé des 2 Doors
originaux) et ses collègues arrivent pour un concert qui
ne laissera personne de marbre. Pour ma part je suis devant au
milieu de fans qui ont dû entendre dès leur tendre
enfance les Light my fire et Riders on the storm et qui en sont
restés profondément imprégnés. D'ailleurs
pour inciter le groupe à venir plus vite, ils entament
un long " Happy Birthday Jim ! ! ".
Avant le début du spectacle la grosse interrogation
est de savoir comment va se comporter Ian Astbury dans son rôle
de chanteur charismatique, remplaçant de Jim. Je vous accorde
que sa place n'est pas la plus facile à tenir.
Les Doors " version 2003 " attaquent
avec The changeling (extrait du dernier album enregistré
par Morrison). Ian s'est confectionné un look sur mesure
: cheveux mi-longs, même yeux à moitié fermés,
la voix n'est pas excessivement loin non plus de celle du chanteur
disparu, il a aussi adopté sa gestuelle et c'est vrai que
si l'on ne regarde pas de près on pourrait se croire en
plein rêve ; niveau charisme rien à redire non plus,
le monsieur a eu le temps de se roder avec son précédent
groupe puis avec cette tournée mondiale débutée
en mai dernier aux USA.
Ray Mazarek au look intellectuel avec ses fines
lunettes rondes et sa bonne touffe de cheveux coiffées
en arrière est moins marqué que Robbie qui arbore
un brassard où est inscrit Peace sur sa chemise et en dessous
de celle-ci un tee-shirt noir à l'effigie de Jim. Il nous
le montrera lors des rappels. Les titres s'enchaînent :
l'America, Road house blues, Break on through, Crawling king snakes
le public des premiers rangs où je me trouve est en parfaite
symbiose avec le groupe, il reprend les refrains et entame un
nouveau Happy Birthday pendant lequel un cierge allumé
circule au-dessus des têtes pour finir entre les mains de
Ian qui rend lui aussi hommage à Morrison.
Au bout d'une heure tout le monde quitte la scène
mais ils reviennent rapidement pour 2 rappels de poids : Light
my fire, puis un long Riders on the storm où les musiciens
se lâchent dans de long chorus, l'âme des Doors vient
de passer au dessus de la salle.
Ils avaient prévu de rester 1 heure sur
scène, ils nous ont offert ¼ d'heure de plus, sans
aucun doute le meilleur moment, si ce n'est un espèce de
roadie qui n'a pas compris à quoi sert le zoom sur son
camescope et qui s'évertue à venir filmer les musiciens
en se posant à quelques centimètres des musiciens,
il l'a fait à Robbie lors de son magistral solo sur Light
my fire.
Bon OK, cette nouvelle tournée a un gros
goût de dollars, le batteur d'origine John Densmore n'a
pas voulu en faire partie et la famille Morrison a attaqué
en justice les 2 compères en leur interdisant de prendre
le nom et le logo du groupe, mais visiblement le public est venu
ce soir pour commémorer l'anniversaire de Jim et a plus
pris ce concert comme un hommage qu'une opération à
but lucratif, d'ailleurs les billets étaient beaucoup moins
chers que ceux pour le Zénith du jour suivant et la totalité
de la recette servira à entretenir la tombe la plus visitée
du cimetière du Père Lachaise.
Ce concert comme d'autres dates a été
intégralement filmé et devrait servir à un
futur DVD.
Vincent et Ben.
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