Eiffel, 07/11/2003, Lucé (28).
S'il fallait remplir le vide actuel laissé
par Noir Désir depuis quelques temps, Eiffel semblerait
le groupe le plus apte à le faire. Son rock basique et
rentre dedans a déjà conquis plus de 35 000 amateurs
avec leur deuxième album Le ¼ d'heure des ahuris.
Kaz assure la première partie locale avec
un rock sobre, très mélodique et chanté.
Eiffel monte sur scène avec à sa tête Romain,
véritable frontman charismatique. Le son est excellent,
même si on peine à comprendre parfaitement les paroles.
Elles occupent pourtant une très grande place dans l'univers
du groupe. Oscillant entre lyrisme et onirisme, elles traitent
du sexe, de la mort et de la fragilité des relations entre
les gens
Romain, chanteur et guitariste, se distingue du
groupe et tient le devant de la scène, adoptant une attitude
digne des rock stars de la grande époque de Bowie par exemple.
Les autres membres, bien que moins en avant, à leur manière,
apportent chacun leur touche personnelle. Estelle aux claviers
distille une touche plus mélodique et Damien, à
la basse, bouge beaucoup et dynamise le show.
Sur scène, les morceaux sont très
électriques. Ils sont principalement extraits du dernier
album. Tu vois loin, single choisi pour les radios, est joué
dans une version très sobre, en acoustique. Celle-ci préfigure
sûrement la tournée acoustique prévue prochainement
avec un quatuor de cordes et hautbois. Les attitudes du chanteur
et le son très rock oblige à les comparer une fois
de plus à Noir Désir. Mais Eiffel montre son ouverture
avec un medley ultra futuriste de morceaux des Pixies et une reprise
d'un texte de Boris Vian, J'aimerais pas crever.
Eiffel se révèle véritablement
comme étant la relève du rock français. Sa
présence sur scène, son univers et sa musique en
font un groupe complet, prêt à affronter les charts
et les tournées interminables. Ce concert lucéen
était d'ailleurs le dernier d'une tournée qui a
débutée il y a quelques mois. On les retrouvera
bientôt sous une forme plus dépouillée, en
acoustique, réitérant peut-être le coup médiatique
qu'avaient réussi leurs collègues d'Astonvilla.
Damien.
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