Jan Garbarek, 05/11/2002, La Louvière (Belgique).
Le théâtre de La Louvière
a réservé un tonnerre d'applaudissements au musicien
Jan Garbarek , pour sa seconde apparition en dix ans dans le cadre
de l'AudiJazz festival. Eloge totalement justifiée car
ce saxophoniste norvégien est un cas à part dans
le monde du jazz.
Membre du groupe de Keith Jarrett pendant plusieurs
années, Jan Garbarek est un pilier du label E.C.M (plus
de 20 albums) dont le slogan est tout simplement : The best music
after silence.
Et on peut dire que le Viking s'y connaît
et en musique et en silences. A commencer par les siens. Aucun
mot, ni avec le public, ni avec ses musiciens. La musique rien
que la musique.
Mais quelle merveilleuse musique ! Un patchwork
de folklore norvégien, d'envolées lyriques, de groove
jazz, de mélodies lapones ou classiques, et même
parfois une petite touche latino ou de résonnances scottish.
Difficile de définir ou de classifier son
univers sonore car Jan Garbarek ne joue plus du jazz , il joue
du Jan Garbarek comme Mozart jouait du Mozart.
Un catalogue exceptionnel de sons inédits,
de mélodies totalement originales. Aucun temps mort pour
un diaporama de musiques du monde.
Son saxophone peut résonner comme une corne
de brume dans le brouillard des fjords, là où les
rivières s'entrecroisent mais aussi se faire discret pour
mieux laisser les autres membres du groupe interpréter
leur partition.
Les solos du pianiste, parfois d'un quart d'heure
ont emmené le public dans un recueillement profond, quasi
dans un état de méditation. Le bassiste nous a montré
combien la présence de l'électronique donnait une
dimension supplémentaire à la world music en élargissant
la gamme des notes .
Sans oublier la délicate percussionniste
Marylin Mazure (seule femme à avoir joué avec le
Grand Miles Davis dans les années 80) dont le jeu précis
et aérien annonçait les changements de tempos. Aucune
lourdeur dans la frappe, elle est présente sans être
omniprésente.
Le groupe de Jan Garbarek a une fois de plus impressionné
le public composé d'afficionados de la première
heure mais aussi de jeunes en quête de découvertes
musicales.
Une symphonie de couleurs, une patte totalement
originale et personnelle reconnaissable dès les premières
notes, car n'est pas Garbarek qui veut . La musique rien que la
musique, the best music after silence.
Etienne.
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