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Photos : Michel Binstok

 



David Linx, 24,25 et 26/03/2005, Music Village Bruxelles.

Pour ses 40 ans, David Linx était l’invité du Music Village pendant 4 jours. Carte blanche pour ce grand artiste, encore tout auréolé de la récente décoration de Chevalier des Arts et des Lettres en France.

La première des soirées fut consacrée à l’audition des chanteurs et chanteuses de “l’Académie“ du Music Village, ( et souvent élèves de David au Conservatoire). De belles découvertes avec une distinction pour la jeune Sophie Tassignon dont on reparlera probablement encore. Petit plus, l’annonce du premier concours international de voix organisé en Octobre 2005 à Bruxelles par le Music. Un événement de taille pour ce club qui de semaines en semaines acquiert une place de choix dans la planète internationale du jazz.

Les pianistes Ivan Paduart et Nathalie Loriers, Michel Hatzi à la basse, le scat de Fay Claassen et le velouté cubain d’Erick de Armas ont partagé le deuxième soir. Un registre tout en couleurs, mélange d’émotions et de qualités à l’unisson pour tous ces artistes.

Les deux dernières soirées étaient consacrées à la formule plus classique du quartet de David Linx. Malgré la fatigue et un événement douloureux personnel ( son père s’est éteint durant la nuit précédente) , le vocaliste avait tenu à répondre présent en grand professionnel qu’il est.

Les circonstances y étaient-elles pour quelque chose, mais rarement le quartet n’a été autant en forme. Tous ont “mouillé” leur maillot, donnant le meilleur d’eux-mêmes pour ce concert pas tout-à-fait comme les autres. A commencer par Diederik Wissels, grandiose dans l’interprétation des mélodies, plus audacieux qu’à l’accoutumée dans ses solos, mais surtout tellement présent pour accompagner son ami David. L’amitié n’est pas un vain mot entre ces deux hommes.

Christophe Wallemme à la basse, discret mais efficace dans les chorus, excellent accompagnateur du vocaliste et en symbiose parfaite avec le batteur Stéphane Huchard. Très inspiré aux percussions, à l’aise dans ses solos et en ligne directe avec le tempo des morceaux. Une prestation parfaite pour la branche française du quartet. Ces deux artistes ont du coeur et on le sentait battre du fond de la salle.

David Linx, quant à lui, a été magnifique et malgré sa pudeur naturelle, il avait envie de communiquer, de s’épancher, de laisser parler son coeur au travers de ses mots, d’être réconforté en offrant sa joie de chanter au monde entier. Il s’est littéralement défoncé en cette dernière soirée, la terminant par “Les mots”, une chanson du répertoire de Nougaro et qui est sienne depuis quelques années. Moment d’intimité et presque de recueillement lorsqu’il dédia la chanson au Toulousain récemment disparu et à son père.

Instant de suprême beauté à ranger au catalogue personnel des grands moments. Quatre artistes en pleine maturité, sereins, débarrassés de tous préjugés et solidaires dans la délicatesse du moment. Nonobstant les conditions particulières du concert, on a envie de dire une seule chose: “ bravo et encore”.

Etienne.

 


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