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La Route Du Rock : 10-11-12 août 2001.

Vendredi : Lali Puna - Ladytron ­ Tom MacRae ­ Mogwaï ­ Pulp - Superheroes.
Samedi : Lift to experience ­ I Am Kloot ­ Frank Black - Goldfrapp ­ The Avalanches ­ Muse.
Dimanche : M83 ­ Alpha ­ Chokebore ­ Interpol ­ Yann Tiersen ­ Troublemakers.

Plus de 21 000 entrées recensées sur les trois soirs.

Je n’avais pas remis les pieds à Saint Malo depuis l’édition 1998 de La Route Du Rock, dont j’avais ramené des souvenirs entousiasmants (Portishead, PJ Harvey…). C’est donc avec plaisir que je retrouve la cité Malouine, d’autant plus que l’édition 98 avait été délocalisée et ne m’avait pas permis de voir le site habituel de ce festival réputé pour son ambiance.

Après quelques heures de train et un changement à Rennes, je me retrouve devant la gare de Saint Malo, où un atroupement de festivaliers m’indique l’arrêt de bus, où passent régulièrement les navettes gratuites conduisant au site. Malheureusement, quelques malentendus entre les chauffeurs des navettes ont donné lieu à des retards conséquents sur les horaires, mais après une heure et demi d’attente et une bonne bousculade afin de pénétrer dans le véhicule, nous voici sur la route de Saint Père, dont le Fort, ancien dépôt de munitions, abrite le Festival depuis 94.

Le temps de faire le tour du site afin de prendre connaissance des lieux et de planter la tente dans les douves bordant les fortifications et c’est l’ouverture des portes.

C’est à LALI PUNA d’ouvrir le festival. Cette formation allemande constituée d’anciens membres de Notwist et de Console autour de la chanteuse Valérie Trebeljahr défend une pop expérimentale teintée d’électronique. Malgré quelques moments de faiblesse, le set présenté ce vendredi fut intéressant, un peu dans la lignée du Radiohead des Kid A et Amnesiac, et on comprend aisément pourquoi Thom Yorke et sa bande considère l’album de LALI PUNA comme un de leurs préférés du moment. Pour ma part, j’avoue que le concert a atisé ma curiosité, j’ai hâte d’en écouter la version studio.

C’est ensuite au tour de LADYTRON d’entrer en scène. Mélodies naïves, sonorités electro-synthétiques, leur revival 80’s fonctionne peut-être sur disque, il ne m’a pas vraiment convaincu en live. Les conditions de festival en plein air n’étaient peut être pas les plus appropriées.

Il en est de même pour TOM MC RAE. Guitare acoustique, percussions, violoncelle, claviers … Les folk-songs de ce londonnien d’adoption auraient sans doute méritées un peu plus d’intimité. Son set fût très propre (trop propre), sans la moindre prise de risque, personnellement j’aurais préféré un peu plus d’émotion et de danger, à voir peut être dans un lieu qui le désservirait moins …

C’est enfin aux écossais de MOGWAÏ de prendre le relais. Les fers de lance du mouvement Post-Rock nous ont offert une heure d’ambiance et de mélodies hypnotiques, mêlant guitares, batterie et cordes frottées, entrecoupées d’agressions soniques, un peu trop systématique à mon goût (quand tous les morceaux se terminent de la même façon c’est quand même un peu gonflant). Un concert un peu irrégulier en émotions mais qui restera quand même un des bons moments du festival.

Je n’ai jamais été fan de PULP, et j’avoue que je n’attendais pas grand chose de leur prestation. Mais il est difficile de rester de marbre face à la personnalité charismatique de Jarvis Cocker qui monopolisera l’attention du public.

Pour clôturer cette première soirée, les SUPERHEROES nous ont comme LADYTRON offert leur vision du revival 80’s, et comme pour LADYTRON, je n’accroche pas plus que ça.

Après une courte nuit dans les douves du fort, une après-midi ensoleillée s’offre aux festivaliers avant la reprise des hostilités à 18h45. Afin d’éviter l’attente et les bousculades de la navette, on se rabat sur l’autostop pour changer d’air et faire un tour à la plage pour certains, ou se balader sur les remparts pour les autres. Au retour, on se surprendra à pester contre les navettes à l’issue de la première heure d’attente, mais il faut reconnaître que si elles n’étaient pas là, ça serait pire …

En approchant de Saint Père, on comprend mieux les problèmes des bus : en effet, une affluence record de 11 000 personnes pour le samedi soir bloque la circulation, et c’est même à pied que les festivaliers termineront les quatre derniers kilomètres de bouchon après 3/4 d’heure de route … pour apprendre en arrivant que suite à un caprice (chantage ?) du groupe MUSE, le planning de la soirée a été totalement modifié.

Je n’aurais donc pas la chance de voir les Texans de LIFT TO EXPERIENCE, prévus à 1h00 et reprogrammés à 18h15, 1/2 heure avant le début programmé de la soirée. C’est d’autant plus rageant que les échos étaient plus qu’élogieux … Manquée également la première moitié du concert des mancunéens I AM KLOOT, dont le folk rock sobre et mélodique d’une efficacité remarquable a conquis le public.

Ce fut ensuite à FRANK BLACK et ses CATHOLICS d’investir la scène. L’ex-PIXIES accompagné d’un bassiste, d’un batteur et de deux guitaristes/pedal-steel a présenté un set très inégal, en puisant dans le répertoire de son ancien groupe, comme dans son dernier album. Pas toujours passionnant, mais quel plaisir d’entendre des titres des PIXIES en live …

ALISON GOLDFRAPP a quant à elle réussit l’exploit de captiver un public de festival avec un répertoire pas forcément évident. Les samples et instrumentations aériennes évoquant les grandes musiques de film et la voix sensuelle de celle qui accompagna Tricky et Orbital fonctionnèrent à merveille, le concert fut enfin d’une durée et d’une qualité supérieure à leurs précédentes prestations (notamment à Paris il y a quelques mois). Ouf, je suis rassuré quant au potentiel scénique de ce groupe que j’affectionne particulièrement …

La grande surprise du festival arrive ensuite : THE AVALANCHES, collectif australien a présenté au public de la Route du Rock un concert qui a au moins le mérite de ne ressembler à rien autre. On peut éventuellement penser aux Beastie Boys face à cette déferlante d’énergie, qui mèle sans complexe hip-hop, punk, pop, funk, house, batterie, DJs, samplers, guitares, percussions, claviers … Leur prestation fut certes un peu brouillon, mais m’a donné envie de me procurer leur album …

La clôture de la deuxième soirée revint donc aux poseurs de MUSE et à leur rock boursouflé et prétentieux. Grande polémique de la 11e édition du festival (vous l’aurez compris je suis plutôt de ceux qui n’apprécient pas), il faut tout de même reconnaître que c’est eux qui ont drainé un tel public ce soir là.

Décidément les nuits sont courtes, et afin de ne plus rien manquer du dimanche, j’ai choisi de passer l’après midi sur le site. Après une bonne sieste à l’ombre et une rapide collation, me voici prêt pour la dernière soirée.

Pour débuter, M83, tout jeune duo originaire d’Antibes, a présenté les morceaux de leur premier album, entre electronique minimaliste et guitares noisy dans un set frais et captivant.

Ensuite, les anglais d’ALPHA eurent du mal à faire prendre la sauce malgré leur sympathie et leur bonne humeur communicative. Problèmes techniques, jeu parfois approximatif, leur trip-pop organique et acoustique ne décolera malheureusement pas.

Ce ne fut pas le cas de CHOKEBORE. Ils avaient annulé la plupart de leurs concerts cet été dont celui de Dour, mais ils étaient là et bien là ce dimanche 12 août à Saint Malo. Oscillant entre rock plaintif et noise énergique, la musique des Hawaïens ne ressemble à rien de connu. De plus l’émotion à fleur de peau contenue dans la voix de Troy Bruno Von Balthazar, et la sincèrité de leur attitude sur scène sont un pur bonheur, comparé à la plupart des shows asseptisés auxquels on a droit en Festivals. On en redemande mais le set est terminé, les inconditionnels se délecteront quand même d’un rappel d'un type particulier : un nouveau morceau pas encore terminé, à moitié improvisé, les musiciens se regardant les uns les autres pour les changements d’accords et la fin … Si ça ce n’est pas de la prise de risque …

Pas de SAUL WILLIAMS, mais en remplacement INTERPOL, jeune groupe New-Yorkais aux influences très 80’s. Costards noirs et rock assez classique en fait, pas inoubliable …

YANN TIERSEN, très attendu, a un peu déçu … Accompagné par un quatuor de cordes, des ondes marthenot, batterie, guitares, et de nombreux invités au chant, le compositeur de la BO d’Amélie Poulain enchaina anciens et nouveaux morceaux, d’une manière très préparée et artificielle. Malgré quelques moments de bravoure au piano et surtout au violon et des arrangements somptueux, l’ennui se fait sentir avant la fin du concert …

Il ne reste plus qu’à terminer la soirée avec les TROUBLEMAKERS et leur cross-over soul-funk-electro-jazzy et ensuite de tenter de dormir quelques heures avant le retour à Paris.

Un bon week-end dans l’ensemble, à la programmation intéressante.

Charlie.

 


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