Yvinek, 21/03/2003, Studio de l'Ermitage, Paris.
Yvinek clôturait le festival Jazz Fabrik
dont ce fut la première édition. Une manifestation
qui aura présenté des formations orientés
vers un jazz résolument moderne et créatif en accueillant
Omar Sosa, Happy Apple et Yvinek dans un lieu nouveau et sympathique.
C'est un concert-concept que nous a donné
Yvinek. En effet, alternant partie improvisée et titres
de son CD, Recycling the future, le bassiste-leader propose une
approche très singulière du concert.
Les morceaux s'enchaînent sans coupure,
sans paroles, sans contact avec le public. Univers intimiste et
minimaliste, juste quelques bougies et une légère
lumière bleutée pour éclairer la scène.
Les spectateurs se font discrets, les raclements de gorge sont
perceptibles, l'escalier qui mène à la mezzanine
grince et le moindre bruit se mêle à la musique.
Chaque musicien uvre dans son coin, Pierre
Alain Goualch pilote depuis son ordinateur, samples et effets
divers, Laurent Paris, percussionniste discret, utilise des objets
cocasses, frottant une botte de raphia ou soufflant dans des tuyaux.
Stéphane Guillaume se sert quant à lui de façon
plus conventionnel de ses instruments à vent dont il possède
une panoplie éloquente, flûtes, clarinette, clarinette
basse, saxophone soprano, bugle
.
Yvinek, tantôt à la basse électrique
tantôt à la contrebasse pour solidifier l'édifice,
utilisant la guitare avec des traitements électroniques,
est concentré sur sa musique, allume des bâtons d'encens
sur scène pendant que défilent vidéo ou diaporama,
un chanteur vient poser sa voix grave et tranquille sur deux titres.
En fin de concert, le nom des musiciens apparaît
sur le mur en diapositive, en forme de présentation , les
musiciens saluent et le public étonné applaudit.
Rappel, Daniel Yvinek revient et parle enfin
"On sait
parler ! " dit-il avec un large sourire avant de remercier
tout le staff technique. Pour terminer en clin d'il, le
groupe joue une version "recyclé" d'un standard,
My funny Valentine. A méditer.
Fred.
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