Le pianiste belge s'était fait connaître dans le
groupe du saxophoniste Stefano Di Battista au début des
années 90, à partir de ce moment, sa carrière
de sideman l'a fait côtoyer les frères Belmondo,
Eric le Lann, le Paris
Jazz Big Band, Paco Sery, Daniel
Mille ou les musiciens de passage dans la capitale française
aussi bien sur scène que dans les studios d'enregistrement.
Pour son premier album pour Label Bleu, il rend un hommage aux
pianistes noirs américains, Phineas Newborn en premier
plan, mais aussi Horace Silver, Ray Bryant, Bobby Timmons et même
Mc Coy Tyner. La musique est pleine de swing, le blues et le gospel
toujours sous-jacent et un côté funky endiablé
lui donne un air jubilatoire tout au long de l'enregistrement.
Il faut dire que le pianiste a les atouts en main, un sens du
jeu où il écarte le démonstratif pour modeler
rythmes et mélodies avec une facilité déconcertante,
des accompagnateurs (Franck Aghulon à la batterie et Rosario
Bonaccorso à la contrebasse) qui se prêtent au jeu
avec un plaisir indéniable. De plus Eric Legnini ne joue
pas les copieurs, il rassemble ses influences diverses pour les
ressortir à sa guise, flirtant même par moment avec
un esprit plus moderne (E.S.T ou Bad Plus) comme sur la reprise
de la chanteuse Björk, Joga ou sa composition Strada.
Miss Soul a du charme assurément, du caractère
aussi, elle sait se faire charmeuse mais sait garder son indépendance.
On l'écoute conter ses histoires courtes avec un sourire
entendu, une complicité de tous les instants et le pied
qui marque inlassablement le rythme.
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