Si vous achetez le dernier album de Frank Black, le onzième
de sa discographie solo, sans compter ceux des Pixies, et que
vous le mettez dans votre lecteur en espérant vous prendre
une bonne purge de rock rageur et dément façon Pixies,
remettez tout de suite la galette (enfin, les deux galettes, puisque
c'est un double CD) dans son étui et revendez-les à
votre belle-mère. Frank Black restera toujours imprévisible,
présent là où on ne l'attend pas et vice-versa.
En effet, après le triomphe de la reformation des Pixies
en 2004, Frank Black continue sa carrière solo en s'écartant
à 180° du style du groupe avec lequel il est devenu
célèbre. Dans la lignée de Honeycomb,
son précédent opus très calme, Black remet
le couvert à la recherche des racines de la musique américaine
et commet ici un album fleuve de 27 titres consacré principalement
à la Country et au Folk.
Vous voilà prévenus et cette petite préparation
psychologique vous permettra sans doute d'apprécier néanmoins
de la belle musique, bien calme, bien produite et bien jouée
par Frank Black et une palette d'invités comme Levon Helm
(The Band), le mythique bluesman Al Kooper ou le non moins mythique
Simon Kirke (Free et Bad Co).
On trouve aussi de vieux requins de studio comme Steve Cropper
ou Chester Thompson qui se sont faits les dents chez Santana,
Genesis, Frank Zappa, Booker T. & The MG's, Otis Redding
Autant dire que les propos sonnent résolument "Classic
rock" et que Fast man raider man vous servira surtout à
tester le lecteur CD de votre nouvelle Chevrolet ou à vous
préparer à apprécier encore mieux les albums
des Pixies que vous ne manquerez pas de vous passer après
celui-ci, histoire de vous désembuer le cerveau.
|