Pourquoi
avez-vous choisi l'accordéon comme instrument ?
La
réponse la plus simple est que mon père jouait
de l'accordéon. C'est une histoire de famille, j'ai baigné
dedans étant gamin. Au départ, je voulais jouer
de l'orgue, j'ai commencé à jouer des titres qui
passaient à la radio. Mon père s'est rendu compte
que j'avais une bonne oreille et a décidé de m'inscrire
dans une école de musique. Je lui ai dit que je voulais
apprendre l'orgue, il a insisté pour que je prenne l'accordéon
et m'a répondu qu'il serait toujours temps de changer
d'instrument plus tard. Je n'avais que sept ans et je n'avais
donc aucun à priori par rapport à l'instrument.
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Pourquoi
choisir le jazz comme musique d'expression quand on est accordéoniste
?
Mise à
part l'instrument, que tu sois pianiste, violoniste, saxophoniste
ou trompettiste ; le jazz est avant tout une musique que l'on ressent
ou non. Si on a des prédispositions à l'écouter
et à improviser, si on veut explorer une création
instantanée et ne pas se contenter de rejouer la même
chose, alors le jazz est une musique qui s'impose. Je fais partie
de cette famille de musiciens qui cherchent à créer
et qui ne veulent pas se sentir enfermés. J'ai fait de l'orchestre
classique pendant plusieurs années, je me sentais un peu
prisonnier de ce répertoire, j'essayais toujours d'y apporter
ma touche, ça avait le don d'exaspérer les profs.
Le jazz est une musique qui permet de s'exprimer en toute liberté.
Parlez-nous
de votre album New Montmartre.
C'est
la musique que j'avais envie de défendre à ce moment.
Pour moi, un disque est une photo d'un moment précis, si
je l'enregistrais maintenant, certaines choses seraient différentes.
Ce sont des compositions que j'avais envie d'enregistrer tout acoustique
et de façon très spontanée. Nous n'avons pas
beaucoup répété avant d'enregistrer pour garder
la magie de l'instant.
L'aspect
rythmique est très important dans vos compositions.
Le
rythme est décliné en plusieurs influences,
d'une part le swing qui est hérité de ma collaboration
avec le guitariste Angelo Debarre et ce swing manouche qui
met l'accent sur le côté rythmique et aussi mon
attirance pour les musiques latines de Chick Coréa
à George Duke sur l'album "Brazilian Love Affair".
Sur
scène, quelle part laissez-vous à l'improvisation
?
100%
d'impro ! A l'intérieur d'un cadre bien entendu qui
est défini par une intro et une coda pour qu'on démarre
et qu'on termine tous ensemble. A l'intérieur, chacun
peut prendre le nombre de grilles de chorus qu'il souhaite,
si le pianiste a envie de changer les harmonies à un
moment, il le fait. L'habitude est l'ennemi du jazzman, et
dans son jeu, et dans sa façon d'improviser. On a tous
plus ou moins les mêmes clichés à resservir
quand on est en manque d'inspiration.
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Quels
musiciens vous accompagnent en concert ?
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