Certains
artistes tournent au comique dès qu'ils chantent (prenez
un château, " des élèves ", ou des
victorieux de la musique en pré-retraite), Bénabar
lui, le devient : 'comique'. Mais uniquement entre deux chansons.
Et l'on se prête au jeu d'attendre la boutade qui viendra
faire basculer l'émotion. Du rire aux larmes, il n'y a
qu'un pas de danse qu'il effectue, en compagnie de sa fanfare
et de ses musiciens car l'envie de monter sur scène est
palpable, l'envie de faire plaisir aussi, l'envie d'attendrir
enfin est à chaque chanson un challenge qu'il relève
facilement. Ce garçon élevé entre "
H " et " La Famille Guerin " (cultisme), Barbara
et Marilyn Manson (si ! si !) enchaîne un tour de chant
des plus spectaculaires. Ce gentil tigre qui se cherche une image
de céréale-killer représente ce que l'on
définit comme le chanteur populaire par excellence.
Est-ce
bien toi qui a écrit le sitcom : la famille Guerin
?
Oui entre autre. J'ai écrits ça avec quelques
collègues. J'aime bien cette série, surtout
qu'il y avait l'excellent François Cluzet dedans
! Il a été planté par Canal qui ne
désirait pas en faire plus. Malheureusement il n'y
a donc eu que 6 épisodes.
Comment
juge-tu ce " Risque du métier " alors que
tu as plutôt slalomé correctement entre les
écueils de l'album post-reconnaissance ?
Je
n'ai pas vraiment d'avis sur l'album lui même. Maintenant
je suis plus à fond dans la tournée. Je ne
les aime pas vraiment en terme " d'album " mes
chansons. C'est plus sur scène qu'elles m'intéressent.
Pour certaines j'en ai marre de les jouer, d'autres je suis
content. Ca va ça vient
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Ce
crochet du gauche que tu t'assènes sur la pochette c'est
quoi au juste ?
C'était pour mettre un truc légèrement décalé
sur le visuel de l'album qui était un peu trop sage. J'aime
bien quand ça dérape un petit peu. J'évite
que cela devienne n'importe quoi mais juste le petit truc qui
permet de prendre un peu de recul. Ca fait du bien.
Musicalement
entre ton second album et ton 3ème en tenant compte que
" Bénabar et associés " était le
premier) tu évites la redondance fanfare ?
Sur cet album là, on a voulu rajouter des cordes. J'adore
toujours autant la fanfare, si je pouvais j'emmènerais
avec moi dix cuivres en tournée, mais il est nécessaire
d'évoluer, d'avancer pour un chanteur. Surtout pour éviter
la peur de stagner.
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"Dis-lui
oui" est très neuf dans sa couleur sonore ?
Oui, il y a plus de guitares, c'est un titre rentre dedans.
Les
textes sont primordiaux, comment et où écris-tu
tes chansons ?
Plutôt chez moi, devant mon macintosh, en bon urbain
trentenaire
j'essaie de prendre des notes en tournée
mais c'est plus constructif lorsque je suis à la
maison et que je m'installe aux heures ouvrables devant
mon bureau avec un paquet de cigarettes et un litre de café.
Elles
sont représentatives de qui finalement ?
De mes copains, de mes copines, de ma vie, et parfois je
vois un petit peu plus large que mon carré de pelouse.
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Tu
manies l'auto-dérision mais n'as tu pas peur que cela devienne
de l'auto complaisance ?
Suite
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