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Photos : Banu Cennetoglu

 



Avez-vous rencontré des difficultés lors de la préparation de ce nouvel album ?
Cet album n'a pas été difficile pour moi. Il a exigé de la concentration et du travail mais il s'est fait très progressivement, avec beaucoup de plaisir et de curiosité. J'avais un son très précis en tête, et je me suis entourée de collaborateurs à l'écoute et très qualifiés.

Comment vous est venue l'idée de cette note qui s'éternise presque à l'infini pour suivre vos chansons ?
J'ai entendu dire que dans toute pièce, une note résonne mieux que les autres, la note dominante sur terre est le LA. J'ai voulu trouver mon diapason. L'album étant un projet essentiellement vocal, je voulais trouver "ma" note, et rebondir dessus. La pop musique occidentale n'a jamais utilisé à ma connaissance à l'échelle d'un album ce procédé appelé " basse continue "ou "bourdon" alors qu'il est commun dans la musique indienne ou orientale. Si l'on prend le diapason dans un sens mystique, l'occident a selon moi perdu son diapason collectif. A chacun de trouver le sien.

Ce qui est frappant c'est que ce bourdon empêche l'auditeur de se reposer, d'une certaine manière il évite qu'on coupe le fil de vos propos ?
Votre remarque est très subjective et c'est cela qui est intéressant. Certes la note lie les morceaux que j'ai conçus comme une suite, une histoire, une bande originale plutôt que comme une collection de chansons indépendantes. Mais en même temps, je brouille les pistes et cette note est aussi celle qui permet de se reposer, de se dire qu'on est toujours sur le même fleuve, dans la même intimité. C'est toute l'ambivalence du fil, qui attache en même temps qu'il rassure.

Dans vos paroles vous dites que la femme doit s'affirmer comme une dominante ?
Je pense que mes paroles traduisent un balancement entre le désir d'affirmation et le désir d'abandon, voire de perdition. De plus, je ne tiens absolument pas à tenir un discours sur la femme. C'est qui "la" femme ? Dans tous les cas, ce n'est pas moi !

Parfois aussi vous vous permettez de laisser l'auditeur dans le flou avec cette intimité intérieure que vous ne franchissez jamais ?

L'intimité est une poupée russe. A chaque fois qu'on l'ouvre un peu plus, on s'aperçoit qu'elle est plus profonde encore. Je crois que l'intimité ne se dévoile pas. Elle se suggère et se dérobe.

Vous avez toujours recherché de nouvelles perspectives à la chanson populaire, avec Le Fil vous ouvrez une brèche dans quelque chose d'original jamais encore essayé en français, c'était un challenge intéressant ?

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