Avez-vous
rencontré des difficultés lors de la préparation
de ce nouvel album ?
Cet album n'a pas été difficile pour moi. Il a exigé
de la concentration et du travail mais il s'est fait très
progressivement, avec beaucoup de plaisir et de curiosité.
J'avais un son très précis en tête, et je
me suis entourée de collaborateurs à l'écoute
et très qualifiés.
Comment
vous est venue l'idée de cette note qui s'éternise
presque à l'infini pour suivre vos chansons ?
J'ai entendu dire que dans toute pièce, une note résonne
mieux que les autres, la note dominante sur terre est le LA.
J'ai voulu trouver mon diapason. L'album étant un projet
essentiellement vocal, je voulais trouver "ma" note,
et rebondir dessus. La pop musique occidentale n'a jamais
utilisé à ma connaissance à l'échelle
d'un album ce procédé appelé " basse
continue "ou "bourdon" alors qu'il est commun
dans la musique indienne ou orientale. Si l'on prend le diapason
dans un sens mystique, l'occident a selon moi perdu son diapason
collectif. A chacun de trouver le sien. |
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Ce
qui est frappant c'est que ce bourdon empêche l'auditeur
de se reposer, d'une certaine manière il évite qu'on
coupe le fil de vos propos ?
Votre remarque est très subjective et c'est cela qui est
intéressant. Certes la note lie les morceaux que j'ai conçus
comme une suite, une histoire, une bande originale plutôt
que comme une collection de chansons indépendantes. Mais
en même temps, je brouille les pistes et cette note est
aussi celle qui permet de se reposer, de se dire qu'on est toujours
sur le même fleuve, dans la même intimité.
C'est toute l'ambivalence du fil, qui attache en même temps
qu'il rassure.
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Dans
vos paroles vous dites que la femme doit s'affirmer comme
une dominante ?
Je pense que mes paroles traduisent un balancement entre
le désir d'affirmation et le désir d'abandon,
voire de perdition. De plus, je ne tiens absolument pas
à tenir un discours sur la femme. C'est qui "la"
femme ? Dans tous les cas, ce n'est pas moi !
Parfois
aussi vous vous permettez de laisser l'auditeur dans le
flou avec cette intimité intérieure que vous
ne franchissez jamais ?
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L'intimité
est une poupée russe. A chaque fois qu'on l'ouvre un peu
plus, on s'aperçoit qu'elle est plus profonde encore. Je
crois que l'intimité ne se dévoile pas. Elle se
suggère et se dérobe.
Vous
avez toujours recherché de nouvelles perspectives à
la chanson populaire, avec Le Fil vous ouvrez une brèche
dans quelque chose d'original jamais encore essayé en français,
c'était un challenge intéressant ?
Suite
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