Zicline


Jeux

Photos : Jean-Marie Perier.

 

 



Rencontrer Françoise Hardy chez elle, c'est déjà un peu Noël avant l'heure. C'est un beau cadeau. L'accueil est direct, frontal, doux et enrichissant. Aimable, agréable, précieuse comme ses disques, elle livre sans langue de bois toute la vérité sur son dernier album, sur sa carrière et fait le point sur ses goûts et les couleurs qui l'entourent. Merci Madame.

Pour vous, est ce que lire est aussi compulsif que le rapport que vous entretenez avec la musique ?
Je ne lis pas de roman contemporain ou très peu. Objectivement, j'ai beaucoup moins de temps devant moi que derrière (rire). Je lis par exemple le dernier Patrick Modiano qui est un ami mais surtout un immense écrivain qui m'a toujours envoûté par son écriture, mais je ne suis pas attirée par les romans contemporains avec des scènes de sexe sur 10 pages. Quand c'est Houellebeq et son Domaine d'extension de la lutte, c'est excellent parce qu'il y a un humour derrière. Au Canada la semaine dernière j'ai relu Le désir de l'amour de François Mauriac qui est un chef d'œuvre absolu et qui du coup m'a donné l'envie de découvrir d'autres romans de cet auteur. J'ai relu Le portrait de Dorian Gray également.

Pour en venir à votre album, il a une tessiture qui correspond à du velours, est ce un album d'hiver ?
On peut dire ça. Je préfère cette image à celle d'une autre journaliste avant-hier qui me parlait de bouquet de fleurs (rire) en me regardant fixement… je ne savais pas quoi lui répondre ! Velours cela me fait penser au son.

Vous notez les dates où vous avez écrit vos chansons sur le livret, elles ont presque été toutes écrites en saison froide ?

J'ai eu beaucoup de mélodies d'un seul coup au mois d'août 2003 et la chanson que je préfère, s'il faut en choisir une, c'est Tant de belles choses que j'ai reçue en janvier 2004 et qui fut pour moi un mois très noir ; heureusement que j'avais cette mélodie et que j'ai pu exprimer ce que j'avais sur le cœur à ce moment là.

Tant de belles choses est justement une chanson d'espoir très triste ?
Bien sûr ! Ca n'enlève pas la détresse par laquelle on passe quand on a l'impression que la vie s'en va. Là c'était vraiment le désir de réparer à l'avance les dégâts que cela peut faire dans l'entourage. La chanson m'a toujours aidé à exprimer ce que je vivais dans la réalité. C'est comme expurger quelque chose, on entre dans un mécanisme de sublimation. Ce qui vous fait beaucoup de mal, tenter d'en faire quelque chose que je serais tentée de dire beau, car une chanson c'est beau quand elle est réussie (rire), c'est une grande satisfaction. On a l'impression que ce n'est pas inutile à ce moment là.

D'ailleurs cette chanson est présente deux fois sur l'album ?
Cette chanson j'y tenais particulièrement. Je pensais qu'elle avait un potentiel tout en sachant que ce potentiel était tributaire de la réalisation. La première version à mon goût ne fonctionnait pas mais comme je ne voulais pas que le travail d'Alain Lubrano soit perdu je lui avait promis de la mettre en piste cachée.

Avez-vous réécoutez ce disque depuis sa sortie ?

Suite

 


Retour au Sommaire - Menu
© Copyright 2005 ZICLINE Contactez-Nous