Daniel
Helin est un chanteur qui ouvre les yeux et fait briller les zygomatiques.
Il nous fait rire des autres alors qu'il parle de nous. C'est un
dompteur d'animaux bizarres, un gouailleur des murs étranges
et c'est surtout un super mec. Une sorte de Ferré qui aurait
oublié d'être méchant.
Vous
venez de Belgique, votre ambition est-elle de mettre du relief sur
votre plat pays ?
C'est assez difficile, je n'ai pas d'excavatrice verbale. Malgré
cela il y a quand même du relief en Belgique, on n'arrivera
jamais à faire des Mont Blanc de pacotille mais on a quelques
valons bien montés.
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C'est
quoi "La voiture à bière" ?
Plutôt que de s'énerver sur des champs pétrolifères
qui vont tout d'un coup s'épuiser d'ici une cinquantaine
d'années (si tout va mal), on a essayé de trouver
un moyen de faire des voitures qui fonctionnent avec des tas
d'autres carburants dont le vin et la bière. Parce
qu'en fait il y a des principes actifs qui sont contenus dans
les cellules des boissons alcoolisées qui peuvent être
utilisées comme combustible pour faire fonctionner
les véhicules. La voiture à bière restant
quand même toujours quelque chose de l'ordre du fabuleux
mais pourquoi pas
Au
regard de votre parcours professionnel atypique, pouvez-vous
nous dire comment faire pour y arriver ?
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Il n'y a pas
de formule magique. Je ne suis pas un wonderboy non plus. J'ai longtemps
beaucoup chipoté. Faisant des travaux de toutes sortes. C'est
quand même mon boulot dans l'usine chimique et le travail
à la chaîne qui m'ont le plus marqué. J'ai fais
aussi du théâtre et du cirque mais je crois que ce
qu'il me fallait c'est quelque chose où je sois de A à
Z le chef. Comme je n'ai pas confiance en moi je laissais les autres
le faire à ma place. Avec la musique, j'ai trouvé
un truc où je suis le seul chef à bord : j'écris,
je compose et je chante. Cela fait beaucoup plus peur que lorsque
l'on est dirigé mais en même temps j'assume ce qui
est fort facile à défendre. Il y a une prise de risques
beaucoup plus importante mais en même temps plus de vibrations.
C'est
à double tranchant.
Le terme correspond bien. C'est quelque chose d'incisif de devoir
affronter soit même et les autres avec des sujets qui ne sont
pas les plus communs qui existent. J'ai envie d'offrir des cadeaux
avec des choses qui ne vont pas bien.
"Les
bulles" a été enregistré d'une façon
originale, en 9 jours par des jazzmen qui n'ont reçu
les partitions que le premier jour de studio, pourquoi une telle
démarche ?
Sur scène je suis très vivant. Je joue beaucoup
sur ce qui se passe dans l'instant. C'est très difficile
de rendre ça sur une rondelle en plastique qu'on met
dans une machine. Le challenge était de faire percevoir
du chaud et du vivant sur un disque, l'idée était
de faire comme du Live mais dans un studio, avec un maximum
de trois prises. s à jouer des partitions avec un minimum
de 10 accords. |
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Mes musiciens
étaient très excités à l'idée
d'aborder des harmonies très simples parce que mes morceaux
ont au maximum 4 accords. Cela donne une grande liberté pour
des gens qui sont habitué
Votre
album respire les cuivres, le jazz, les rythmes tziganes.
Suite
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