Avez-vous
préparé quelque chose de particulier en ce qui concerne
le packaging de votre dernier album ?
On le sort de deux manières, un album normal et l'autre
avec un DVD en plus sur le making off de l'enregistrement. Comme
on a encore une fois pris le parti de faire ça chez nous
dans notre local de répétition, on s'est amusé
à filmer pour offrir un bonus au public.
Dès
Rodéo, on a l'idée qu'il est temps de changer
d'air pour les Mickey 3D ?
Effectivement, l'album d'avant était très pesant.
Nous étions devenus en plus catalogués comme
"groupe militant", alors qu'on avait envie de revenir
au bricolage du début avec des chansons plus légères.
Même s'il reste des chansons énervées
parce que je ne peux pas m'empêcher d'être agacé
par le monde qui nous entoure. Nous étions aussi très
porté sur le rockn'roll car nous avions rejoué
du rock après le live avec des copains dans un groupe
qui s'appelle "Nopajam", avec des trucs hardcore,
des concerts dans des bars à la campagne. |
|
Aviez-vous
peur d'être pris pour des donneurs de leçons ou de
cracheurs dans la soupe, d'où ce revirement dans quelque
chose de plus léger ?
Non, c'est uniquement une envie de légèreté,
une pop music plus insouciante. J'avais aussi envie de rechanter
un peu parce que j'avais l'impression de parler de plus en plus,
de porter une attention particulière à la musique
et ainsi éviter de donner trop d'importance aux textes.
On voulait se faire plaisir sans tomber dans la routine et sans
aucune réflexion commerciale derrière.
On
dit de cet album qu'il est moins grave pour déscotcher
cette image de groupe engagé ?
Disons que cette étiquette cachait tout ce qu'on était
capable de faire. En plus, derrière cette image d'engagement,
il y a ce mot de " militant " et je ne pense pas que
nous soyons l'exemple d'un groupe militant, nous sommes plus des
citoyens qui s'exprimons. Mickey 3D pour les gens c'était
"Respire", mais nous sommes capables de faire d'autres
choses, on aime plein d'autres trucs et d'époques musicales.
On avait envie de se diversifier. Impossible de faire quinze chansons
identiques, sinon on s'ennuie.
A
ton avis, tout est un éternel recommencement d'erreurs
dans notre société comme on pourrait le comprendre
dans l'album ?
Il y a surtout plus de poésies dans l'album et parfois
j'écris des trucs sans trop réfléchir au
sens. Il n'y a pas toujours un sens à mes paroles. De manière
légère tout s'imbrique sans conséquence.
Dans "Rodéo" par exemple, les paroles auraient
pu être dites par un enfant.
Il
y a aussi comme une sorte de paradis rural perdu qu'on aime évoquer
mais qui a disparu, est ce la rançon du succès ?
Pas exactement
tu sais nous sommes toujours dans notre paradis
rural (rires). On voyage pas mal avec les tournées mais
on vit toujours de la même façon. Quand je dis :
Je n'ai pas envie de monter à Paris parce que dans les
yeux des gens il y a comme de la pluie qui tombe doucement, ce
n'est pas un truc qui est vrai, c'est juste une image poétique
de la ville en général.
Même
en ayant mis la pédale de frein sur les revendications,
Matador reste un album belliqueux.
Suite
|