Lorsque tu
fais des chansons, il y a des jours où tu as envie de rire
et des jours où tu as envie de pleurer. Le jour où
tu as envie de rire, tu fais une chanson qui respire ta joie de
vivre, le lendemain, si tu es énervé, ta chanson
sera tourmentée. De toute façon, si tu regardes
un peu plus loin que le simple bout de tes baskets, tu as plein
de trucs énervants sur cette planète ; dans cette
société mondiale où certains sont très
riches et d'autres très pauvres. Quand tu as conscience
de ces choses tu ne peux pas garder ce truc pour toi.
On
dirait que tu as pris conscience aussi de la chance d'avoir une
voix ?
Pendant longtemps j'ai chanté, mais depuis un certain temps,
je chantais de moins en moins pour faire plus du talk-over. Cela
me manquait. Sur ce disque j'avais vraiment envie de rechanter.
Mais je ne pense pas avoir une voix d'enfer (rires).
Tout
de même, elle porte bien.
Je dirais plutôt qu'elle porte encore ! Profitons donc de
cela avant que je ne puisse plus chanter que dans les graves,
car ma voix sera cassée.
Dans
ce dernier opus, on reconnaît la patte musicale du groupe,
mais elle est agrémentée de nouveautés, accordéon,
beats electros.
C'est exactement ça. Si tu prends "Rodéo",
c'est un retour au côté bricolo. On a cherché
aussi à créer une atmosphère hispanisante.
On avait déjà touché à l'oriental
mais jamais de petite rythmique comme ça.
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Vos
travaux solos respectifs à tous les trois permettent-ils
au groupe de ne pas moisir sur place ?
Oui, mais il y a aussi tout ce qu'on écoute. Le jour
où nous aurons l'impression de tourner en rond, on
arrêtera.
Pourquoi
cherches-tu as rester le plus simple possible dans tes textes
?
Déjà, je ne suis pas un grand littéraire,
je ne peux donc pas faire des textes compliqués.
De toute façon, j'aime bien aller à l'essentiel
avec des mots simples.
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Faut-il
garder une âme d'enfant pour former un groupe et faire des
disques ?
Une âme d'adolescent. C'est important de garder une part
d'ado en soi pour vibrer un peu.
La
dernière tournée t'a inspirée pour rentrer
aussi vite en studio ?
Après le live, je suis rentré à la maison
pour réaliser des maquettes: par exemple toutes les voix
que j'ai faites viennent de chez moi. On est parti ensuite de
ces maquettes parce que c'étaient des premiers jets et
que je n'arrivais pas en studio à retrouver l'intention
que j'arrivais à porter chez moi. Même si des fois
le chant est un peu faux, je préfère garder ce qui
est au plus proche de la vérité.
Pas
d'année sabbatique pour le groupe ?
C'est ce qu'on voulait faire, mais nous n'y sommes pas arrivés.
Ca nous excite encore de créer, d'enregistrer, de bidouiller.
Quand nous sommes inactifs nous sommes malheureux, la preuve on
est reparti jouer avec un autre groupe.
Le
disque se termine par un instrumental très nature.
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