Pourquoi
avoir choisi cet animal mythologique pour nommer votre groupe ?
Notre nom vient d'une bière de Madagascar avec un super logo.
C'est tombé juste au moment où l'on cherchait un nom.
Quels
ont été les éléments majeurs qui
vous ont fait prendre conscience que vous vouliez faire de
la musique ?
Je crois que le moment clé c'est lorsque l'on a regardé
le live de Led Zeppelin au Danemark ainsi que le making of
de Sgt Pepper expliqué par George Martin. C'est là
qu'on a découvert l'univers de la chanson et que nous
avons pris conscience que nous voulions faire les mêmes
choses qu'eux.
Avec
tout ce que cela implique comme lourd passif à porter
?
On a aussi détruit tout ce qui était sérieux
autour de cette musique qu'on aimait tant. C'était
une sorte d'acte inconscient où l'on sabotait tout
ce qui nous empêchait de faire de la musique pour se
donner un maximum de chances.
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C'est
aussi le meilleur moyen d'avoir une touche d'originalité
?
Les groupes qu'on aimait étaient tous en marge de ce qu'écoutaient
les gens. Avec une forme d'arrogance on préférait
rester seul, se mettre à l'écart. Les autres reprenaient
Téléphone et nous le Velvet-Underground . Tout s'est
fait naturellement aussi.
Après
United qui a eu un beau succès voici Alphabetical ?
C'est un album de rupture. Dans le premier on était parti
dans tous les sens pour casser tous les codes qu'il peut y avoir
dans la musique. Dans ce nouvel opus on a voulu faire un truc plus
homogène. Quelque chose sans la moindre référence.
Vous
voulez réaliser un bloc, mais ce bloc a des failles, des
ruptures, par exemple dès la piste 3 de l'album : I'm an
Actor ?
L'album part effectivement dans plusieurs directions mais chaque
chanson a sa place à la suite de l'autre.
Cette
chanson I'm an actor est un moyen de se protéger pour ne
pas partir dans un délire mégalomaniaque ?
95 % des groupes partent dans ce délire. Le succès
amène ce genre de réactions. Un groupe qui fait Bercy
ou le Stade de France cela doit être perturbant, c'est humain.
Nous n'avons jamais fait ce genre de salles mais faire un concert
devant déjà 7 000 personnes, pour ensuite rentrer
chez toi devant ton chat c'est très bizarre. Tu as la sensation
d'être dans le vide. Sur scène, tu étais le
vecteur de communication avec une tonne de gens et ensuite tu te
retrouves tout seul, c'est forcément frustrant.
Ce
délire mégalomaniaque d'artiste, vous l'évitez
comment ?
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