Le guitariste
français Sylvain Luc avait donné rendez-vous pendant
cinq soirées à différents musiciens à
lArts-O-Base, un superbe petit club de Bruxelles. Par ordre
dapparition, duo avec Philip Catherine, le lendemain avec
le pianiste Diederik Wissels, une soirée en solo, une superbe
fusion avec le trompettiste Stéphane Belmondo et enfin la
clôture dans un déluge de guitares avec Michel Hatzi
et Pierre Van Dormael.
Loccasion de poser quelques questions jazz- no jazz à
ce sympathique musicien, unanimement reconnu pour ses qualités
et dont la principale vertu nest pas davoir la grosse
tête.
Que
représente la Belgique pour vous ?
Pendant
longtemps, un pays sur une carte géographique. Puis mes
premières émotions musicales avec Brel dont le
Plat Pays ma souvent fait rêver. Et enfin lors de
concerts, loccasion de visiter ce pays, véritable
vivier de musiciens de grande sensibilité et d'originalité.
Les musiciens belges sortent du lot car ils expriment très
souvent quelque chose de différent. Toots Thielemans
ma tiré mes premières larmes avec son feeling.
Philip Catherine est une rencontre exceptionnelle; une des premières
fois où nous jouons en duo et ce sont des sensations
assez particulières quon ne ressent evidemment
pas en quartet. Je connaissais Diederik Wissels car jai
travaillé en France avec David Linx. |
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Qui
a eu lidée de rencontrer pendant plusieurs jours des
musiciens belges ?
Lidée est de moi. Je trouvais intéressant de
provoquer ces rencontres. Une carte blanche dans un pays étranger
donne loccasion de jouer avec dautres musiciens et daller
à la découverte dautres sensibilités
ou de vivre de nouvelles émotions dans un environnement différent
.
Ce sont des rencontres, pas des confrontations. Pas question de
rivaliser avec les autres musiciens. Je suis là pour mamuser
avant tout. Bien sûr, jaurai pu jouer pendant 4 semaines.
La musique est souvent le moyen le plus simple pour ressentir latmosphère
dun pays ou découvrir lâme dun musicien.
Je naime pas trop le clivage américain-européen
car les musiciens se rencontrent surtout pour séchanger
quelque chose même si chacun trahit souvent ses origines par
sa façon de jouer.
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5
jours de concerts, 5 styles différents ?
Il ny a pas vraiment un style musical que je préfère
durant ces cinq jours. Chaque rencontre moblige à
faire un pas vers lautre. Mais surtout on va prendre
du plaisir et soffrir des improvisations totales.
Apparemment,
vous jouez souvent sans partition ?
Même si jai une formation de solfège et
une culture classique de la musique, jaime rencontrer
lautre sans partition, sans filet comme pour mieux saisir
linstant du jeu. Bien sûr, je conçois que
cela nest pas toujours facile pour les autres musiciens
mais cela évite de se répéter et chaque
concert est nouveau dans la forme.
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Votre
jeu festif est-il naturel ou est-il volontaire afin de désacraliser
un jazz parfois trop sérieux ?
Suite
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