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Photos : Hervé, Fred et Xavier.

 



Les Nuits Manouches du 12 au 17 septembre 2005, théâtre de L'Européen, Paris.

Le label Le Chant du Monde a eu la bonne idée d'organiser une semaine de concerts autour des musiciens de jazz manouche de son catalogue. Pour cet événement, les organisateurs avaient retenu le Théâtre de l'Européen, une salle chaleureuse et intimiste, où le public voit bien la scène de n'importe quelle place et est proche des artistes.

C'est au groupe les Pommes de ma Douche que revenait la délicate mission d'assurer la première partie des six concerts. Dans une ambiance bon enfant, les cinq musiciens nous ont servi un répertoire signé Charles Trenet. Ils ont fait valser, tanguer, swinguer et chanter les chansons du "fou chantant". Assis sur des tabourets à roulettes, ils exécutent une mise en scène humoristique qui ne prend jamais plus d'importance que la musique, laissant parler leurs instruments avec chaleur et enthousiasme. Et comme tout fini en chanson, le groupe profite d'un rappel chaleureux pour faire chanter Douce France au public, entrecoupée de passages musicaux.

 

 

Mandino Reinhardt, 12 septembre 2005.

Première soirée de ce premier festival manouche à Paris où le public est venu nombreux assister au concert de Mandino Reinhardt.

L'ouverture de la soirée est assurée par Les Pommes de la Douche. Ces musiciens savent mettre de l'ambiance dans la salle avec leur musique pleine de swing. A la fin du set ils font chanter la salle. Ce premier concert parisien des " Pommes " est une réussite, la salle est chaude pour accueillir Mandino.

Après une courte pause, celui-ci fait son entrée en compagnie de ses musiciens et pendant 1h15 Mandino va nous plonger dans l'univers de Django Reinhardt. Il est accompagné par un contrebassiste, de deux guitaristes rythmiques : son frère Sonny Reinhardt avec son fils Franco Mehrstein et du violoniste Florin Niculescu qui partage les chorus avec le guitariste.

L'ambiance est beaucoup plus studieuse que précédemment, les musiciens s'appliquent à redonner vie à tous les standards en y mettant tout leur cœur et leur énergie, parfois trop puisque le violoniste voit ses cordes voler en éclat en plein solo puis c'est l'un des guitaristes (Sonny) qui connaît le même sort.

En guise de surprise, Mandino convie l'un de ses cousins venu assister au spectacle à monter sur scène pour chanter deux ou trois morceaux en gitan. Il ne manque plus sur scène que le cousin Tchavolo Schmitt pour compléter cette grande famille de musiciens, mais son tour viendra quelques jours plus tard.

Mandino est un habile guitariste qui parle peu entre les morceaux, il semble vivre chacune des notes qu'il distille sur son manche et connaît toutes les techniques de la musique manouche. Le public est ravi de ce concert, surtout lorsqu'à la fin du rappel il entonne les notes de Nuage qu'un spectateur lui réclamait depuis le début.

Vincent.

 

 

Dorado Schmitt, 13 septembre 2005.

Dorado Schmitt, guitare ; Pierre Blanchard, violon ; Sanson Schmitt, guitare rythmique, Gauthier Laurent, contrebasse.

Une belle complicité et des sourires ont accompagné le violoniste Pierre Blanchard et le guitariste Dorado Schmitt tout au long du concert. Pierre Blanchard s'amuse de ses déboires avec le pied du micro, Dorado Schmitt change une corde cassée en plein milieu d'un morceau, pendant que la musique continue de tourner et rembraye aussi tôt sur un solo vertigineux. A un autre moment, un portable sonne dans la salle et Sanson Schmitt reprend dans la foulée la mélodie. La musique a des élans généreux, le violon frissonne dans les moments les plus calmes. Les deux leaders nous ont même offerts un duo au violon sur une composition du guitariste avant d'être rejoint par une troisième violoniste pour terminer le concert par une version de Sweet Georgia Brown.

Fred.

 

 

Florin Niculescu, 14 septembre 2005.

Ce qu'il y a d'étonnant concernant le jazz manouche, c'est son incroyable capacité d'intégration. Florin Niculescu en fut le brillant démonstrateur ce mercredi 14 septembre, devant un public comblé.

Ce qui coule dans le sang de ce violoniste de grand talent, c'est Django tout simplement, véritable saint patron de toute la communauté manouche. Et on perçoit aisément toute l'émotion qui ressort de chaque réinterprétation de Django. Il n'y a qu'à voir comment Belleville, de Django, a été reprise pour comprendre que l'on a à faire à l'un de ses fils spirituels.

Accompagné par Christian Escoudé à la guitare, mais aussi par l'excellent Sylvain Luc, guitariste de renom, Florin Niculescu s'est servi de son violon pour nous transmettre un héritage. Non pas pour nous émouvoir à coups de violons qui pleurent pour signifier la tristesse. Célébrer Django, c'est exprimer sa joie. Et même quand le rythme baisse un peu (très rarement !), on ne tombe jamais dans les travers réputés du violon.

Véritablement acclamé, l'homme du soir et ses accompagnateurs nous offriront un rappel de grande classe, avec en " guest star " au violon l'un de ses cousins : Marius.

Un moment intense, chargé en classe, en spontanéité et en humour. Le public a eu un coup de chaud, et ce n'est pas la chaleur étouffante de la salle qui en est la seule responsable.

Xavier.

 

Angelo Debarre et Ludovic Beier, 15 septembre 2005.

D'abord, coup de chapeau aux Pommes de ma Douche, qui ouvrent chaque soir une nouvelle nuit manouche. Et c'est avec toujours autant de panache et de brio qu'ils arrivent à capter l'attention du public. En s'appuyant sur un jeu de scène original et sympathique, le jazz manouche proposé par les Pommes est à croquer. Le public s'y emploie visiblement à pleines dents car la salle leur réserve chaque soir un triomphe.

Puis viens l'heure d'Angelo Debarre et de Ludovic Beier. Il est difficile de trouver une place, et ce malgré l'entracte. Entre ceux qui tentent de conserver leur place et ceux qui sont en retard et essaient de trouver un bon siège, le lutte est serrée, et même parfois assez chaude…Du moins, pas autant que la salle qui, comme à chaque soir, fait aussi office de sauna, tant la chaleur y est insupportable.

Quand Angelo et Ludovic, accompagnés de leur contrebassiste et de deux autres guitaristes font leur entrée en scène, la foule leur adresse une tonnerre d'applaudissements. Le concert, en effet, sera à la hauteur de cette entrée. La complicité règne, l'échange salle/scène est excellent : tout est très convivial. Angelo est visiblement ému de l'amour que lui porte le public venu en nombre. Mais l'émotion mise de côté, il montre à l'assemblée qu'il est un grand guitariste. Ses solos sont tout simplement sensationnels et incroyables.

Sa dextérité fait probablement de lui l'un des meilleurs guitaristes de jazz manouche d'aujourd'hui. Ludovic Beier qui l'accompagne à l'accordéon ne peut que constater les faits : la salle est sous le choc du " phénomène " Debarre. Le public ne cesse de l'applaudir, et n'a d'yeux que pour lui.

C'est à la fois enthousiasmant et choquant de voir un public capable d'isoler et de porter en triomphe un homme qui est une pièce de ce quintet. Vous l'aurez compris, pour Angelo Debarre, c'était " sa " soirée.

Peu de dégats à signaler, hormis deux cordes cassées. Malgré quelques longueurs, cette nuit manouche fut d'une qualité époustouflante. On attend qu'une chose : une nouvelle édition, et à nouveau Debarre et Beier à l'affiche !

Xavier.

 

Tchavolo Schmitt, 17 septembre 2005.

Tchavolo Schmitt, guitare ; Costel Nitescu, violon ; Mayo Hubert, guitare rythmique ; Claudius Dupont, contrebasse.

Il y a au-delà de la virtuosité de Tchavolo Schmitt, un espace en effervescence, une fusion entre l'univers de Django et un futur possible. Si le swing est présent tout au long du concert, il lance des accords qui tranchent l'air et relance la musique un peu plus loin. Le violoniste Costel Nitescu a lui aussi sorti le grand jeu, des envolées lyriques à perdre haleine, des notes aiguës qui donnent le frisson et des attaque renversantes. En fin de concert, Tchavolo Schmitt, la voix pleine d'émotion, fait monter David Reinhardt, petit-fils de Django, sur scène pour interpréter ensemble les derniers morceaux. Emotion garantie.

Fred.

 

 

Une belle semaine et le succès au rendez-vous pour cette première édition des Nuits Manouches. Alain Raemackers, responsable du label Chant du Monde, nous a donné rendez-vous pour l'année prochaine pour un festival qui pourrait bien durer deux fois plus longtemps. Avec plaisir.

 


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